Il s’agit des premières frappes turques en Syrie depuis qu’Ankara a annoncé en mars avoir terminé sa campagne militaire lancée en août dans ce pays voisin. La Turquie considère les Unités de protection du peuple kurde (YPG) comme un allié du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes turcs)
La Turquie a mené des bombardements aériens en Syrie et en Irak qui ont tué plus de vingt combattants kurdes. L’attaque en Syrie, lancée contre des Unités de protection du peuple kurde (YPG) dans le nord-est de la Syrie est l’une des plus meurtrières menées par la Turquie qui qualifie de terroriste cette milice soutenues par les Etats-Unis. L’attaque est intervenue au lendemain de l’entrée des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance composée en grande partie de membres des YPG, dans la ville de Tabqa, un verrou sur le chemin vers Raqa, contrôlée par Daech. Une vingtaine de personnes ont péri dans les frappes turques près de la ville syrienne d’Al-Malikiyah, proche de la frontière turque. Les raids nocturnes ont visé «une base qui abrite un centre de communication pour les médias et des installations militaires», selon les kurdes. Il s’agit des premières frappes turques en Syrie depuis qu’Ankara a annoncé en mars avoir terminé sa campagne militaire lancée en août dans ce pays voisin. Damas accuse la Turquie d’invasion de son territoire. La Turquie considère la milice kurde syrienne comme un allié du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes turcs). En Irak voisin, l’armée de l’air turque a également mené des bombardements contre des groupes armés locaux qui seraient liés au PKK mais a apparemment tué six membres des forces kurdes irakiennes les fameux peshmergas. La frappe turque menée dans la région du Sinjar dans le nord-ouest du pays est «inacceptable», ont réagit les autorités du Kurdistan irakien autonome. L’armée turque a confirmé ces actions interventionnistes en Syrie et en Irak, qui visent selon elle à «détruire des repaires des terroristes ciblant notre pays». Pour Ankara «les opérations vont se poursuivre avec la même détermination, jusqu’à la neutralisation du dernier terroriste». L’intervention de l’armée turque en Syrie complique davantage la situation dans ce pays. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Syrie reste le pays le plus dangereux au monde pour le personnel de santé. La province d’Idleb, contrôlée par les groupes armés depuis deux ans, est régulièrement bombardée. Début avril, au moins 88 civils ont été tués dans une attaque chimique présumée contre une localité de cette province, Khan Cheikhoun. Selon l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (Oiac), elle a été menée avec du gaz sarin ou une substance similaire. Déclenchée en 2011 la guerre en Syrie s’est complexifiée avec l’entrée dans la bataille de puissances régionales et internationales. Le conflit syrien a fait plus de 320 000 morts et des millions de déplacés et de réfugiés.