Avec l’arrivée sur le marché de quelque 40 000 quintaux de tubercules dès la mi-novembre, le prix devrait baisser pour se situer entre 50 et 60 DA.
Plus de 300 000 quintaux (q) de pomme de terre ont été stockés par des agriculteurs dans des chambres froides depuis le mois de juillet dernier. Cette quantité devait être mise sur le marché pour éviter toute indisponibilité de ce produit, notamment en cette période dite de soudure qui s’étale jusqu’au mois d’octobre. Entre-temps, le tubercule n’est pas sorti du frigo et le marché n’a pas été alimenté. D’où la pénurie qui a engendré une flambée inattendue des prix atteignant les 100 DA le kilogramme.
La hausse actuelle des prix de la pomme de terre est essentiellement due, avouent les grossistes en fruits et légumes, à une “pénurie provoquée”. Entre les mois d’avril et mai, le kilogramme du tubercule s’affichait à 15 et 18 DA au sein des marchés de gros. Il a été enregistré une surproduction émanant surtout de la région des Hauts-Plateaux, qui a poussé les agriculteurs à recourir aux chambres froides pour stocker les quantités nécessaires appelées à être mises sur le marché en cas de production insuffisante et de manque de produit.
Ce qui n’a pas été fait car les producteurs veulent maintenir le niveau actuel des tarifs. Les quelques quintaux mis sur le marché au compte-goutte n’ont pu baisser les prix parce que les agriculteurs n’ont pas suivi le circuit habituel, à savoir les marchés de gros, pour écouler leurs marchandises. Ils ont, au contraire, préféré emprunter la voie informelle, qui, selon eux, est plus rémunératrice.
La pomme de terre était, ces derniers mois, au cœur d’une spéculation continue entretenue par certains acteurs indélicats du marché. Néanmoins, l’on s’attend, affirme Mohamed Medjber, président de la Commission nationale des mandataires dans les marchés de gros des fruits et légumes, à une amélioration de la situation avec l’arrivage dans les 43 marchés de gros du pays de quelque 40 000 q dès la mi-novembre.
Il s’agit de la production des wilayas de Mostaganem, d’Aïn Defla, de Bouira, de Mascara… qui inondera le marché à partir du 15 novembre en cours. Une fois arrivées, ces quantités vont assurément faire baisser les prix jusqu’à la fourchette 50-60 DA au lieu de 80 DA, voire 100 DA, actuellement. Au cours de la conférence de presse organisée hier par l’Ugcaa, Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole, relève que les chambres froides “ne sont pas assez organisées et pas suffisamment contrôlées”.
“Il faut reconnaître qu’il existe un monopole et une spéculation à un certain degré, sinon, pourquoi toutes ces quantités de pommes de terre stockées et qui ne sortent pas des espaces frigorifiques ?”, affirme-t-il. Face à ce constat, l’Ugcaa demande au ministère de l’Agriculture de diligenter une enquête sur le fonctionnement des chambres froides en Algérie. L’autre facteur qui influe sur les prix est le manque de marchés de proximité. Le secteur du commerce a besoin d’au moins 1 000 structures. “L’absence de ce type de surfaces commerciales gonfle la différence entre les tarifs du gros et ceux du détail de 50 à 100%”, souligne M. Boulenouar.
Concernant les produits alimentaires, l’union sollicitera le ministère du Commerce pour qu’il fournisse plus d’efforts, afin d’éliminer les causes à l’origine du monopole et de la spéculation dans le créneau des importations.
B. K.