WASHINGTON – Plus de quatre milliards de personnes, soit environ 60% de la population mondiale, n’ont toujours pas accès à internet, selon un rapport de la Banque mondiale (BM) publié mercredi.
L’étude menée par la BM sur « les dividendes du numérique » dans le monde a fait ressortir que sur les 7,4 milliards de personnes que compte la population mondiale, seulement 3,2 milliards ont accès à internet dont 1,1 milliard utilisent l’internet haut débit.
La Chine, les Etats-Unis, l’Inde, le Japon et le Brésil figurent au top 5 des pays comptant le plus grand nombre de personnes accédant à la toile, selon ce rapport.
Mais la Chine et l’Inde regroupent également la majorité de la population mondiale qui n’est pas connectée au web avec, respectivement, 1,06 milliard et 755 millions de personnes, suivis de l’Indonésie (213 millions), le Pakistan (165 millions) et le Bangladesh (148 millions).
En revanche, le nombre de personnes dans le monde possédant un téléphone mobile est en constante augmentation atteignant 5,2 milliards de personnes recensées en 2015, soit environ 70% de la population mondiale.
Dans les pays en développement, 8 personnes sur 10 possèdent un téléphone mobile.
Cependant, l’Afrique Subsaharienne reste à la traîne enregistrant un taux de pénétration du mobile de 73% contre 98% dans les pays à hauts revenus.
Cette fracture numérique en matière d’accès à internet pénalise plus de la moitié de la population mondiale et l’empêche de participer pleinement à l’économie numérique et de profiter des avantages de cette dernière en termes de croissance, de création d’emplois et d’amélioration des services publics, relève cette institution financière dans son rapport.
« Les technologies numériques transforment le monde des affaires, du travail et de l’administration publique », a déclaré Jim Yong Kim, président du Groupe de la Banque mondiale, cité dans le rapport.
« Nous devons continuer à connecter tout le monde et ne laisser personne sur la touche, parce que le coût des opportunités perdues est énorme. Mais pour que les dividendes du numérique soient largement partagés entre toutes les franges de la société, les pays doivent aussi améliorer leur climat des affaires, investir dans l’éducation et la santé, et promouvoir la bonne gouvernance », recommande le patron de la BM.
Pour tenir toute la promesse de développement d’une nouvelle ère numérique, la Banque mondiale propose deux grandes mesures: réduire la fracture numérique en rendant l’internet universel, abordable, ouvert et sûr, et renforcer les réglementations qui garantissent la concurrence entre les entreprises offrant ces services.
Les pays doivent à ce titre créer un environnement propice aux technologies, en facilitant l’entrée, sur leurs marchés, des compétences qui permettent aux travailleurs de tirer parti de l’économie numérique.
Le rapport de la BM préconise, par ailleurs, une série de mesures pour rendre les entreprises opérant dans le domaine du numérique plus productives et innovantes.
Ces mesures portent essentiellement sur l’investissement dans les infrastructures de base, la réduction du coût de la conduite des affaires, et le renforcement des autorités en charge de la régulation.
Pour une large diffusion d’internet, il est également indispensable de faciliter l’entrée des start-up et de veiller au respect des règles de la concurrence entre les plateformes numériques, recommande encore la BM.