Plus de 500 plaintes déposées par les services de la wilaya, Le trafic de logements prend de l’ampleur dans la capitale

Plus de 500 plaintes déposées par les services de la wilaya, Le trafic de logements prend de l’ampleur dans la capitale

A Alger, plus de 500 plaintes ont été déposées par les services de la wilaya, a révélé hier Abdelkader Zoukh, wali d’Alger, en marge de la 18e opération de relogement entreprise par la wilaya d’Alger.

La wilaya d’Alger poursuit son opération de relogement dans le cadre du programme de l’éradication de l’habitat précaire. Hier encore, ce sont 145 familles algéroises qui ont bénéficié de logements. L’opération, qui a débuté aux premières heures de la matinée, concerne plus de 2 300 familles et s’étalera sur quelques jours.



Toutefois, force est de constater que le phénomène de fraude aux logements prend de l’ampleur d’année en année. Sachant que cette pratique est synonyme d’une attribution systématique d’un logement neuf, le trafic s’est amplifié. Elle est encouragée par le lancement des opérations de recasement.

A Alger, plus de 500 plaintes ont été déposées par les services de la wilaya, a révélé hier Abdelkader Zoukh, wali d’Alger, en marge de la 18e opération de relogement entreprise par la wilaya d’Alger. «Les services de la wilaya ont déposé au total 525 plaintes contre les faux demandeurs de logements sociaux», a-til annoncé. Selon lui, les usurpateurs, qui ont recouru au faux et usage de faux pour obtenir des logements sociaux, ont été débusqués au terme de longues investigations. «Ils risquent gros car la tricherie est fortement réprimée par la loi», a-t-il-dit.

Le chef de l’exécutif de la wilaya d’Alger a indiqué, dans ce sens, que pas moins de 26 familles qui ont été déjà relogées lors des précédentes opérations ont été repérées et font actuellement l’objet de poursuites judiciaires. 15 autres familles ont déjà été expulsées et 11 autres sont en attente d’expulsion. Répondant à une question sur l’intégration de deux familles qui n’habitaient pas le quartier de Diar el Baraka à Baraki, le wali a assuré qu’«il n’y a pas eu de dépassements au niveau de ce quartier et celui qui a des preuves qu’il les ramène».

Concernant les 47 familles de la commune de Bachdjarah exclus, Zoukh a affirmé que ces derniers «vont partir dans quelques jours». Le wali a également annoncé le relogement de pas moins de 7 000 familles à Alger avant le début du mois de ramadhan. Il a précisé que 10 APC concernées connaîtront leur opération de relogement.

Et c’est la circonscription administrative de Sidi M’hamed, a déclaré M. Zoukh, qui bénéficiera de la part belle (600 familles) des unités qui seront distribuées. Les nouveaux sites sont implantés à Dar El Beida, Bordj El Bahri, Souidania et deux autres à Baraki. Au total, ce sont 13 800 personnes qui sont concernées par ces deux opérations, a-t-il-ajouté, précisant que sur ce chiffre global 792 familles habitaient dans des sites dédiés à des projets d’infrastructures publiques, 475 familles dans des bidonvilles et 335 autres logeaient dans des caves à Bab Ezzouar, El Madania, El Mouradia, Alger-Centre et Sidi M’hamed. Les 382 autres familles occupaient des terrasses ou encore des bâtiments vétustes.

Les communes de Bordj El Bahri, Bach Djerrah, El Maqaria et Oued Smar sont aussi concernées par ce relogement. Depuis juin dernier, elles sont 20 373 familles, soit 122 000 citoyens de la capitale ayant bénéficié d’un nouveau logement. «Le droit au logement, un rêve qui se réalise»… En effet, dès les premières heures de la journée d’hier, les familles occupant des habitations précaires ont été transférées vers des logements décents qui répondent aux normes.

Dès les premières lueurs du jour, des cortèges de camions chargés de meubles, literie et autres équipements, se sont succédé vers ces nouveaux quartiers permettant aux heureux bénéficiaires de prendre possession et de s’installer dans leurs nouvelles demeures. La cité des 1 540 logements de la commune de Rouiba s’est peu à peu transformée en fourmilière, les familles allaient dans tous les sens au milieu des citoyens et de nombreux agents mobilisés pour cette opération s’affairaient à décharger les camions et à transporter les affaires des locataires dans leurs logements.

«Nous avons laissé exploser notre joie quand nous avons été informés du déménagement. Nous avons passé une nuit blanche à rassembler nos affaires. Je n’arrive toujours pas à croire que ma famille a pu accéder à un logement décent», déclare, les larmes aux yeux, Ahmed, un citoyen qui vivait dans une terrasse à la rue Larbi Ben M’hidi.

«Après 20 ans d’attente, enfin mon rêve s’est réalisé. Je n’ai rien à dire, je suis vraiment très contente», a déclaré une vieille dame qui a vécu une partie de sa vie dans une cave et qui a bénéficiée d’un F3 à la cité 128 logements «Haouche Moughoube» à Baraki. «Enfin un chez moi ! Je suis vraiment très content», nous lance un homme. Pour sa part, Mme Samia n’en croit pas ses yeux en étrennant son nouveau logement. Elle a vécu 15 ans dans une cave dans une demeure vétuste. «Le danger planait sur ma tête du matin au soir», raconte- t-elle, les yeux brillants de joie. Cette joie est partagée par d’autres familles issues du même site, à savoir les Groupes à la rue Hassiba ben Bouali.

M. B.