Plusieurs cas de méningite ont été enregistrés dans plusieurs villes du pays. Une large propagation qui commence à inquiéter les parents. Le virus est très contagieux et peut même engendrer des décès. Selon le docteur Mohamed Yousfi, chef de service infectiologie à l’hôpital de Boufarik, les cas signalés jusqu’à présent sont des cas de méningite virale, du moins dans son service.
Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – Le docteur Yousfi reconnaît que son service a accueilli plusieurs cas de méningite durant ce mois d’octobre.
Le chef de service infectiologie de l’hôpital de Boufarik affirme que nous enregistrons annuellement des cas de cette maladie, notamment auprès des enfants âgés de 4 à 5 ans. Ce qui est rassurant, dit-il, c’est que ce sont des cas de méningite virale. Qui ne nécessitent aucun traitement mis à part trois ou quatre jours d’hospitalisation pour surveiller l’évolution de la maladie. S’il y a autant de cas signalés, souligne ce médecin, c’est parce que nous sommes en pleine période de la propagation de ce virus. «Généralement, c’est entre le mois de septembre et octobre que ce virus apparaît. C’est pourquoi nous assistons à ces nombreux cas d’hospitalisation», dit-il. «Il existe une seule méningite qui est contagieuse, la méningocoque, et toutes les autres ne sont pas contagieuses, et c’est lorsque nous enregistrons plusieurs cas de méningocoque que nous pouvons parler d’une épidémie», a-t-il expliqué. Le docteur Yousfi rappelle qu’en 2014, durant cinq mois, 600 cas de méningite virale ont été enregistrés. «Les services étaient débordés, le virus sévit chaque année et il touche dans 90% des cas des enfants, et rarement des adultes, mais le plus important, c’est qu’elle ne tue pas et elle est virale et non bactérienne», dit-il. Une trentaine d’autres cas de méningite ont été signalés dans les wilayas de Jijel et El Oued.
Le docteur Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique, reconnaît que les professionnels de la santé ne connaissent pas encore l’ampleur de ce virus. «Nous savons qu’il y a plusieurs cas de méningite hospitalisés, mais nous n’avons aucune information. Nous ne savons pas encore s’il s’agit d’une méningite d’origine virale ou bactérienne, car si elle est d’origine bactérienne, l’ampleur est très grave», dit-il. Très contagieux, le virus de la méningite se transmet comme celui de la grippe ou de la bronchiolite, explique Merabet. De son côté, le ministère de la Santé n’a pas encore réagi face à la panique des citoyens pour affirmer s’il s’agit d’un virus d’origine virale ou bactérienne.
S. A.