Un jeune homme qui faisait ses début dans la vie professionnelle après quelques mois de chômage, s’est retrouvé «impliqué» dans une histoire ambiguë de cambriolage sur laquelle enquêtait la police depuis quelques mois déjà. La vie de notre témoin, qui a acheté son portable dans un taxiphone du quartier où il réside, a failli basculer du jour au lendemain.
Cela n’arrive pas qu’aux autres ! C’est la conclusion à laquelle est arrivé A. A. et sa famille le jour de sa convocation par la police pour une histoire de vol, dont des téléphones portables. Une affaire qui en principe ne le concerne ni de près ni de loin.
Pourtant, Ahmed, appelons-le ainsi, un jeune homme qui faisait ses début dans la vie professionnelle après quelques mois de chômage, s’est retrouvé «impliqué» dans une ambiguë histoire de cambriolage sur laquelle enquêtait la police depuis quelques mois déjà. La vie de notre témoin, qui a acheté son portable dans un taxiphone du quartier où il réside, a failli basculer du jour au lendemain.
«Quand les policiers m’ont appelé, pour me dire que je devais me présenter au commissariat, j’ai pensé que c’était une mauvaise blague. J’ai vite compris que c’était sérieux quand on m’a dit : tu viens ou on vient te chercher». Son passage chez la police, notre témoin qui n’avait jamais mis les pieds dans un commissariat de police, s’en souvient.
Il affirme que ce jour-là sa mère a failli y passer, car ne comprenant pas que le fait d’acheter un téléphone portable dans un taxiphone comportait des risques. «Quand un enquêteur lui a dit que je risquais la prison pour recel, elle a fait un pic de tension» confie notre témoin qui raconte qu’il pensait que l’affaire allait être close à partir du moment où il avait expliqué avoir acheté son portable dans un magasin.
«Mon tort, m’a-t-on dit, est de ne pas avoir demandé une facture» poursuit Ahmed qui raconte sa longue journée d’attente dans l’un des tribunaux de la capitale «jamais je n’oublierai ce jour, j’ai attendu toute la journée avant de passer devant le procureur, une attente qui m’a semblé être une éternité. J’ai vu défiler beaucoup de monde et imaginé mille et une issues à ma mésaventure.
Quand je suis présenté devant le procureur, qui m’a à peine consacré cinq minutes, je pensais que c’était fini». Et c’était loin de l’être puisque le greffier lui remettra une convocation pour se présenter devant le juge d’instruction qui déterminera sa responsabilité dans l’histoire.
Notre interlocuteur, dont les parents ont consulté un avocat car craignant le pire, a tenu à rendre publique sa mésaventure pour attirer l’attention des citoyens sur les risques d’acheter un téléphone portable auprès des gérants de taxiphones car en plus du fait qu’ils ne remettent pas de factures, ils risquent de refiler à leurs clients des mobiles volés avec tout ce que cela comporte comme risque.
Ahmed espère que son salut vienne du fait que le propriétaire du taxiphone où il a acheté son téléphone portable a reconnu devant la police et la justice lui avoir vendu l’appareil.
Vente informelle de telephones portables dans les kms: le citoyen, l’unique victime
De plus en plus de taxiphones, notamment dans Algérois, exposent dans leurs vitrines des téléphones portables destinés la vente ainsi que leurs composants et accessoires. Pour le commun des citoyens, c’est une activité légale à partir du moment où c’est dans un commerce identifié qu’ils viennent chercher la bonne affaire. Alors qu’en réalité la vente des téléphones portables dans des taxiphones est illicite.
En fait, l’activité de ces commerces, légalement, se limite à des prestations liées aux communications téléphoniques et fax. Pourtant la majorité, et sur l’ensemble du territoire, verse dans la vente de tout appareil lié aux télécommunications. Les marchés informels de téléphones mobiles neufs ou d’occasions sont envahis par une clientèle souvent curieuses de découvrir les nouveautés du marché.
La clientèle reste inconsciente, parce qu’ ignorante des dangers que représentent l’acquisition de tels produits d’occasion qui, souvent,ou du moins pour la plupart, sont soit volés soit défectueux. Il est vrai que le commerce de portables d’occasions est une «affaire juteuse» et qui rapporte gros aux revendeurs.
Néanmoins, le fait est là, le client reste la « victime » alors que le revendeur, lui, encaisse l’argent. Dans plusieurs situations, les citoyens se retrouvent convoqués par les services de sécurité, parce qu’ils ont, par ignorance, acheté un portable volé, notamment ceux comprenant l’option multimédia, qui sont faciles à repérer pour les services de sécurité, qui les prennent en chasse.
En qualité d’acheteurs, nous nous nos sommes rapprochés de certains de ces taxiphones dans la rue de Tanger (Alger-centre), pour ne citer que ce lieu, et demandé d’où pouvait bien provenir cette marchandise d’occasion. Le vendeur s’est refusé à tout commentaire à ce sujet.
Un autre vendeur, qui se trouvait à quelques mètres de là, nous fera savoir qu’il ne s’agit pas de portables volés mais de mobiles d’occasion échangés avec des clients. «Certains ont besoin d’argent ou veulent tout simplement changer leurs téléphones, alors nous les rachetons si le produit est en bon état », a-t-il indiqué. Certains revendeurs, faut-il le souligner, sont prêts à fournir un «bon d’achat» même pour les portables d’occasion.
Ayant demandé au revendeur s’il pouvait nous fournir une facture pour l’achat d’un modèle occasion, il dira : «Si vous voulez, je peux vous faire un bon d’achat sans aucun problème », mais il refuse de répondre à notre question quand on lui demande comment il peut savoir que le client qui vient échanger ou vendre un téléphone ne l’a pas volé. Enfin il faut dire que si les propriétaires des taxiphones se permettent de telles infractions c’est aussi et surtout parce qu’ils profitent de l’inexistence d’un contrôles des services des fraudes.
Vente illégale de téléphones portables dans les taxiphones: la direction des fraudes promet de sévir
La direction des fraudes de la wilaya d’Alger tiendra une réunion spéciale aujourd’hui avec l’ensemble de ses cadres. Une réunion qui a pour but de lancer une opération de contrôle général au cours de la semaine, au niveau des taxiphones de la capitale où la vente illicite de téléphones portables d’occasion a pris de l’ampleur. C’est ce qu’a affirmé hier au Midi Libre, le chef de service de contrôle et du contentieux de ladite direction, M. Malek kemmache.
C’est la seule réponse qui nous a été fournie par cette direction auprès de laquelle nous nous sommes rapprochés pour savoir si oui ou non les «taxiphones» avaient le droit de vendre des téléphones portables d’occasion. On apprendra, qu’agréés par les services d’Algérie Télécom, les kiosques multiservices (KMS), plus connus sous l’appellation “taxiphones”, assurent divers services réglementés par un registre de commerce, avec une codification précise.
«Et la vente de téléphones portables n’ y figure pas» nous dit-on du côté des services des registres de commerce. Alors que l’activité est limitée aux communications uniquement, les taxiphones sont devenus des espaces où tout se vend, notamment, des appareils téléphoniques, portables d’occasion… Très sincère, M.Kemmache nous assure ne pas être informé de l’existence de ce genre d’activité illicite.
Une activité aux conséquences dangereuses, qu’il a qualifiée d’infraction à la loi. «Nous menons au quotidien des contrôles et des inspections au niveau des locaux de commerce, toutes activités confondues. On a établi bon nombre de procès verbaux à l’encontre des taxiphones pour vente illicite mais pas de portables d’occasion. On ne les a jamais pris en flagrant délit», a-t-il avoué.
Donc, aucune estimation concernant le nombre d’infractions du genre n’est disponible. Or, l’opération de contrôle qui va être menée durant la semaine en cours va certainement apporter ses fruits en matière de chiffres. «Instruction sera donnée à l’ensemble des contrôleurs pour qu’ils prennent le problème en charge», a-t-il assuré.
A ce titre, le responsable a précisé que tout taxiphone est tenu de respecter son registre de commerce qui lui interdit strictement tout autre commerce, hormis celui du service de communication. «Tout vendeur de portable doit justifier sa vente par une facture d’achat.
Dans le cas contraire, il encourt un procès, voir la fermeture», a martelé M.Kemmache. Même les vendeurs de portables agréés, poursuit-il, sont tenus à respecter les règles de vente, à savoir, la remise d’une facture, tout en assurant la garantie du produit.
Est-ce l’absence de contrôle des services d’inspection qui fait défaut et laisse libre cours à ce genre de commerce illégal ? Selon M.Kemmache, les contrôles s’effectuent quotidiennement et assurent à faire respecter les dispositions légales.
A.B.