Plusieurs d’entre elles sont votées sans être appliquées: Ces lois en bric-à-brac.

Plusieurs d’entre elles sont votées sans être appliquées: Ces lois en bric-à-brac.

Il semblerait qu’en Algérie, seule l’instantanéité compte. Peu importe l’efficacité des décisions que prennent les responsables, tant qu’une annonce fait un tapage médiatique et donc fait parler du responsable en question, le contenu compte peu.

Il peut rapporter et raconter n’importe quoi… ça passera. Combien de lois ont été annoncées et qui au final n’ont jamais été appliquées sur le terrain? Citons quelques-unes. L’Algérie a approuvé et signé le 12 mars 2016 la convention de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) reconnaissant le tabagisme comme une priorité de santé publique nécessitant des solutions globales. Des dispositions de cette convention ne sont pas mises en application à l’instar de la protection contre l’exposition à la fumée du tabac. L’interdiction de fumer dans les lieux publics n’est, à ce titre, toujours pas entrée en vigueur.

Autre loi, cette fois-ci destinée aux automobilistes. Sans aviser, ni étudier de près cette mesure, la wilaya d’Alger a décidé, en 2007, de peindre en bleu la voie de gauche pour la séparer des voies centrales. Elle est à l’étranger destinée au covoiturage. En Algérie les autorités qui l’ont mise en application n’ont pu expliquer son utilité et encore moins la maintenir longtemps. Des millions de centimes ont été dépensés pour peindre ces routes, des citoyens mal informés se sont vu retirer leur permis de conduire et par la même occasion payer des amendes,…autant de désagréments causés, encore fois, par une loi mal réfléchie.

Une autre loi adoptée en 2010, pénalisant d’une amende de 2 000 DA les piétons des passages protégés et ceux qui empruntent la voie automobiliste, ne serait-ce que pour quelques pas. Louable à plus d’un titre, cette loi est malheureusement carrément jetée aux oubliettes six ans plus tard. De mal en pis, sa non-application s’est soldée par de nombreux accidents de la route meurtriers, parmi les décès 53% sont des piétons. Les lois destinées pour rendre la vie des handicapés moins difficile n’ont, pour la majorité, jamais été mises en application. Un simple exemple : la réglementation sur l’accessibilité des handicapés aux bâtiments publics est inabordable en dépit de l’existence d’une loi qui oblige les administrations et autres opérateurs à mettre aux normes les édifices publics.

La loi, sur le fonds de la pension alimentaire destinée à la protection de la famille, des femmes divorcées et des enfants mineurs, a été publiée au Journal officiel, en date du 7 janvier 2015. Son annonce a défrayé la chronique, seulement, un an et demi plus tard aucune femme n’a perçu cette pension, selon la présidente de réseau Wassila. Idem pour la loi incriminant les violences faites aux femmes.

En réalité, ces effets d’annonce révèlent une impossibilité des pouvoirs publics de faire un travail de réflexion avant d’imposer et d’instaurer une quelconque loi. Il s’adonne à soutenir bruyamment une loi mais une fois votée… grand silence.