Par Ali AMZAL
De quel droit des ex- ministres continuent à bénéficier de privilèges et de prises en charge, aux frais de la princesse, alors que le pays était en train de couler, financièrement et économiquement?
Considérée comme l’un des plus grands symboles du zaïmisme, du pouvoir, et du pouvoir de l’argent, de la période de règne de Bouteflika, la résidence d’Etat Sahel«Club des pins», a subi les ricochets du limogeage et l’arrestation de son directeur général, Hamid Melzi, et tombe sous l’effet d’une sommation d’évacuation pour une centaine de ses locataires.
Il s’agit de plusieurs hauts responsables de l’Etat, qui ne font plus partie de l’Exécutif. Ces derniers ont reçu un délai de deux semaines pour évacuer les lieux. Plusieurs interrogations, s’imposent aux yeux des observateurs, qui se demandent, de quel droit des ex- ministres continuent à bénéficier de privilèges et de prises en charge, aux frais de la princesse, alors que le pays était en train de couler, financièrement et économiquement, au point où l’Etat était contraint de recourir à la planche à billets pour régler les salaires de ses fonctionnaires?Que deviennent les discours servis au peuple, et notamment au petites bourses accrochées à un Snmg de 18.000 DA, leur demandant de serrer la ceinture car le pays passe par une période difficile? Où sont passés les principes de rationalisation de dépenses, évoqués pour relancer l’économie nationale?
Beaucoup de zones d’ombre, et de questions, qui ne trouveront leurs réponses que dans les revendications du Hirak, et ce depuis le premier vendredi, le 22 février passé. Car conscient de l’ampleur de la supercherie et du préjudice financier et économique, engendrés par le financement de cette résidence. Le peuple exaspéré par cette injustice criarde et méprisante, est sorti dans la rue pour réclamer la chute de cet empire d’oligarques, et de tous ses symboles.
Dans ce sens, la résidence d’état Sahel, «Club des pins» et son ex-DG représentaient durant ces dernières 25 années, l’image de l’injustice, de la différence sociale, le rempart entre deux catégories de citoyens, que tout sépare. Du fait que pour les locataires de la résidence, contrairement au peuple, les notions de charges financières, de frais d’hébergement, de privations, ou de manquement de confort matériel, sont quasi inexistantes. Ces dépenses astronomiques sont assurées par l’argent du contribuable, autrement dit, par l’argent des citoyens algériens.
Aujourd’hui, devant ce revirement de situation qu’aucun ne pouvait présager, il va sans dire que le mouvement populaire, à travers sa mobilisation et son endurance, est en train d’aligner les victoires, et d’asséner des coups fatals au régime qui s’agrippe aveuglement au pouvoir.
Par ailleurs, hormis le fait que cette résidence n’a plus de raison d’être, puisqu’ elle a été créée pour assurer la sécurité des hauts responsables, en période de terrorisme, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Allons-nous voir prochainement, les actuels locataires, destinataires de la même sommation de quitter les lieux, et de redonner au peuple ce qui lui revient? Autrement dit, un complexe touristique ouvert à tous, une réalisation économique rentable pour l’Etat, et surtout la chute d’un symbole de la division sociale et de la «HOGRA».