Polémique autour du SILA 2017

Polémique autour du SILA 2017

Lors d’une interview accordée à la chaine d’Ennahar Tv. Le directeur de L’ENAG (Entreprise National des Arts Graphiques), et Le commissaire de la SILA (Salon International du Livre d’Alger) Hamidou Messaoudi, en réponse à une question sur les livres controversés de l’an dernier, a évoqué le livre intitulé « comment battre sa femme ». À ce sujet, il a rétorqué à l’animateur de L’émission « Je vous jure que parfois ce livre est utile. ». Alors que l’animateur lui enjoignait de ne pas créer de polémique, Hamidou Messaoudi bascule, et enchaîne « Parfois tu frappes ta femme et tu la regardes le lendemain, on dirait qu’elle a été percutée par un camion ! au moins si on frappe avec ce livre, on le fait avec douceur » ironise-t-il.

Les propos misogynes du Directeur de l’ENAG, ont suscité une réaction en chaîne sur les réseaux sociaux, et pas que ! En effet, des jours après le « dérapage » du directeur de l’ENAG, plusieurs acteurs de la société : des journalistes, poètes, écrivain, à leur tête l’écrivaine Sarah Haider, a lancé un appel au boycott du prochain salon de la SILA (22e).  À ce sujet l’écrivaine évoque plusieurs raisons qui ont poussé à cet appel : « les violences faites aux femmes n’ont pas besoin d’un coup de pouce supplémentaire, qui plus est, venant d’un haut-responsable culturel » déclare-elle. « Le boycott sera une réponse à ce que nous considérons comme une atteinte aux principes fondamentaux du respect de la personne humaine, une insulte à des années de combat féministe et un crachat sur les tombes de toutes celles qui ont été égorgées, battues, violées, kidnappées, maltraitées ou détruites psychologiquement, parce que femmes ». conclut-t-elle.

De son côté, le Directeur a voulu faire taire la polémique en précisant par le biais d’un communiqué publié le 21 septembre 2017, faxé aux différents organes de presse écrite « Lors de mon récent passage sur la chaîne Ennahar Tv, je me suis permis de citer une blague qui a suscité des commentaires et des protestations sur les réseaux sociaux. Je suis très attaché à l’humour populaire qui fait partie de la culture et de la sagesse du peuple. La blague que j’ai rapportée visait à dénoncer et non à louer les hommes qui battent leur femmes… » Précise-le communiqué. « Si j’ai pu, bien involontairement choquer quelques téléspectateurs et téléspectatrices, je m’en excuse sincèrement auprès d’eux. J’ajoute que le public du SILA est majoritairement composé de femmes et en tant que lectrices, mais aussi en tant qu’écrivaines et intellectuelles, leur contribution à la promotion du livre et de la Culture en Algérie est fondamentale. » déclare le commissaire de SILA.

 

Enfin, le ministre de la culture, Azzedine Mihoubi, à lui aussi réagi à la polémique  « Dès que j’ai vu ce que M. Messaoudi a déclaré, je l’ai contacté pour lui dire que dans les questions sérieuses, il faut parler d’une manière rigoureuse. Inutile de faire des rapports avec des choses qui n’ont aucun sens. Mais, je ne m’attendais pas à ce que les gens transforment une plaisanterie en polémique. M. Messaoudi s’est excusé. Il n’avait aucune intention de porter atteinte à la femme. Nous refusons toute atteinte à la dignité, à la liberté et à la place de la femme. La femme constitue trois-quarts de la société » a-t-il déclaré au site d’information TSA.

Pour rappel, l’appel au boycott est toujours maintenu par les signataires… à suivre

 

D.M