Ainsi, la vice-présidente de la CGEA, occupant la même fonction au sein de Business Med (Union méditerranéenne des confédérations d’entreprises) persiste et maintient ses accusations envers le patron du FCE.
Intervenant lors d’un forum organisé hier par le quotidien arabophone El-Hiwar, consacré à un thème se référant à l’immixtion du monde des affaires dans le domaine politique, Neghza a réitéré ses reproches à l’adresse de Haddad. Pour rappel, cette polémique intervenant de surcroît dans un moment de crise économique, date de plusieurs mois.
En effet, tout a commencé à la fin du mois d’avril dernier, lorsqu’une délégation conduite par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, s’était rendue en Chine, dans le cadre d’une visite portant sur le partenariat économique entre les deux pays. Lors de cette rencontre à laquelle ont pris part les représentants d’organisations patronales nationales, notamment le FCE et la CGEA entre autres, Neghza avait accusé, alors, Haddad d’avoir humilié la femme algérienne. Et pour cause, et selon les termes rapportés largement par la presse, dont Neghza en avait fait écho en parlant de «scandale», Haddad a invité les Chinois à venir rejoindre l’Algérie où ils pourraient y trouver, selon ce dernier, disponibilité de fonds pour investir, et femmes pour se marier.
Au mois d’octobre dernier, lors d’un passage télévisuel, la dame siégeant au bureau de Business Med a poussé le bouchon à fond. En effet, Neghza a porté d’autres allégations à l’encontre du président du FCE d’«avoir exercé des pressions» sur l’Organisation méditerranéenne pour son éviction de son poste de vice-présidente. D’ailleurs, le chef de l’organisation patronale a adressé une missive à Business Med où il a demandé à cette association de «confirmer ou d’infirmer» les accusations, dont il fait l’objet. Par ailleurs, la même responsable intervient dans la conférence d’hier pour apporter un démenti à des informations, selon lesquelles, elle aurait eu «peur de Haddad».
Mais, «j’ai eu peur pour l’Algérie, pas de Haddad», a-t-elle précisé. En mettant en avant un précédent dangereux pour le pays, elle a évoqué le scandale de «l’affaire Khalifa» pour dire que l’ex-golden boy algérien avait les mêmes attitudes que son ennemi du FCE. Pour elle, Haddad n’a pas la qualité pour se substituer au chef de l’État, au Premier ministre ou en ministre du gouvernement, a-t-elle accusé, pour illustrer d’un exemple son opinion au sujet du thème de cette rencontre. Neghza n’a pas manqué de faire le parallèle des «agissements du FCE» avec les décisions du gouvernement portant «privatisation» des entreprises publiques. Sur cette question, elle estime que le chef de la puissante organisation patronale n’a pas le droit de donner des «instructions» au gouvernement, allusion au plan du FCE portant sur le l’économie émergeante. Et à la détractrice de Haddad de s’interroger sur les intentions de celui-ci ayant abordé notamment la question d’une probable ouverture de capital social des entreprises nationales, Sonatrach, Sonelgaz etc., a-t-elle vilipendé le patron du groupe ETRHB. La même oratrice revient sur le «scandale de Chine» pour dire qu’elle n’a fait que défendre la dignité de la femme algérienne, et qu’elle n’est pas contre la personne de Haddad. Mieux encore, elle a indiqué qu’elle aurait été «1 000 Haddad», de par notamment, a-t-elle révélé, des nombreuses fois où elle a été sollicitée pour être à la tête du FCE. Pour se dédouaner de tout soupçon pouvant l’incriminer, elle persiste et signe qu’elle est honnête et qu’elle ne veut pas se mêler à «l’argent sale».
Du coup, le cycle de réactions-réponses risque de s’inscrire dans la durée, puisque récemment le patron des patrons a qualifié son adversaire d’«ennemie de la réussite», avant que cette dernière lui réplique pour l’accuser d’«ennemi même de l’Algérie», a-t-elle asséné. Plus loin encore, la responsable au sein de deux entités patronales a lancé une sorte de défi à son protagoniste, qu’elle invite à un débat sur un plateau de télévision. Lui emboîtant le pas, Habib Yousfi, président de la CGEA a préféré tenir un discours plus ou moins modéré, après avoir été, récemment, critiqué vertement le par chef du FCE.
Farid Guellil