L’ancien député Amrane Aït Hamouda, dit Nordine, a suscité une vague de réactions et de dénonciations suite à ses dernières déclarations sur l’histoire de l’Émir Abdelkader et d’autres anciennes figures historiques et politiques.
Lors de son intervention sur la chaine El Hayat TV, diffusée hier vendredi, le fils de l’emblématique révolutionnaire Amirouche Ait Hamouda a carrément accusé l’Émir Abdelkader de « traitre ». Selon lui, « l’émir Abdelkader a vendu l’Algérie à la France en négociant de laisser certaines régions sous son pouvoir ».
L’intervenant a ajouté que « les descendants et la veuve de l’Émir Abdelkader, qui a reçu lui-même la Légion d’honneur, ont reçu des pensions de la part de l’État français ». Ceci dit, il a affirmé que nul ne peut nier le fait que l’Émir Abdelkader avait combattu le colonialisme tout seul pendant 15 ans ».
Dans sa dernière sortie surprenante, l’invité de la Télévision El Hayat cité le traité de Tafna qu’il a également considéré de « trahison ». « Il a tout simplement remis l’Algérie à la France. Or, l’Algérie n’est pas son bien personnel », a-t-il encore ajouté. Dans sa sortie médiatique controversée et fustigée par plusieurs personnalités politiques, Ait Hamouda a également cité d’autres personnalités historiques telles que Boumediene, Messali el Hadj, Ben Bella, en les accusant également de « traitres ».
Dénonciations, démentis et dépôt de plainte
Les « révélations » de Nordine Ait Hamouda ont suscité une large vague de dénonciation donnant même naissance à des poursuites en justices et à des mises en garde contre la chaine El Hayat TV. À commencer par l’émir Jafar Elhassani Eljazarey, neveu de l’Émir Abdelkader, qui a tenu à démentir les propos de l’ancien cadre du RCD.
Affirmant qu’il est tout à fait pour la liberté d’expression, le descendant de l’Émir Abdelkader a affirmé lors d’une intervention à la chaine Echorouk TV que « les mensonges concernant les prétendus salaires versés pour notre famille par l’État français ne relève pas du tout de la liberté d’expression ». Ensuite, ce dernier a souligné qu’ils comptent « déposer plainte afin de prouver aux Algériens qu’il s’agit d’un mensonge ».
Pour sa part, le leader du MSP Abderrazak Makri a carrément estimé qu’il s’agit « d’insultes et de purs mensonges attestant de l’ignorance de Noredine Ait Hamouda quant aux vérités historiques ». Selon lui, « ces insultes contre l’émir Abdelkader, Messali El Hadj et Boumediene se basent sur une idéologie qui aggravera les troubles sociaux dans notre pays ».
Vérités historiques ?
Par ailleurs, l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) a convoqué le Directeur de la chaine El Hayat afin de s’expliquer sur les déclarations de Nordine Ait Hamouda qui ont suscité de vives réactions de la classe politique et sur les réseaux sociaux.
Si Nordine Ait Hamouda a affirmé que ses propos tiennent parfaitement la route, en s’appuyant sur des références pouvant être vérifiables, il en demeure de même pour ceux qui ont réagi, de présenter des références historiques fiables. Une chose est sûre, c’est que le débat historique en Algérie semble interminable et sort toujours pendant des timings précis et sensibles.
D’ailleurs, s’il est tout à fait compréhensible de défendre une thèse ou une vérité historique en se basant sur des références vérifiables, l’insulte et le débat idéologique et racial n’a pas eu lieu d’être mêlé. Sinon, comment peut-on alors justifier les derniers dérapages de Bnegrina et Benzaim sur l’histoire des Amazighs sans pour autant être inquiétés ? L’idéal serait donc de déterminer les objectifs de tout intervenant dans ce débat stérile et éternel qui n’arrange que celui qui le guide.