Politique economique de l’algerie : Pas de contradictions dans les propos du Premier ministre

Politique economique de l’algerie : Pas de contradictions dans les propos du Premier ministre

Des observateurs et experts ont affirmé qu’il y a des contradictions entre les propos du premier ministre tenus récemment à Tiaret et ceux tenus à Oum El Bouaghi. En toute objectivité, je tiens à éclairer l’opinion publique sur les six aspects suivants.

1.-Dans le cadre des orientations du président de la république, le Premier ministre a affirmé la constante de concilier l’efficacité économique et la justice sociale qui ne saurait signifier égalitarisme, devant réhabiliter la source de la création de la  richesse, le travail et l’intelligence. Tout en n’étant pas utopique, où l’on  devra  tenir compte tant des mutations internes  que  des mutations  géostratégiques mondiales et  économiques, la quatrième révolution industrielle reposant sur l’immatérialité.

 2.-A ce titre les transferts sociaux et les subventions qui représentent près de 27/28% du produit intérieur Brut(PIB)   doivent  être ciblées et non  généralisées   devant être destinées aux catégories les plus défavorisées et aux secteurs que l’on veut impulser, pour ces derniers transitoirement. La rationalisation  concerne notamment la dépense publique. Car les rapports internationaux et notamment ceux de la banque mondiale, remises aux autorités algériennes, montrent clairement  que les surcoûts par rapport aux normes internationales, tenant compte de la qualité des travaux, de certains projets peuvent atteindre  parfois 20/30%. La rationalisation de la dépense publique qu’annonce donc le Premier ministre est de s’attaquer à ces surcoûts  de mieux cibler les projets créateurs de richesses, de lutter contre le gaspillage et la corruption. Ces importantes économies permettront de continuer à assurer la couverture sociale  des couches les plus vulnérables.

3. Le premier ministre n’a pas caché la situation financière difficile du pays  où selon les statistiques douanières du 20 juin 2016, le déficit commercial de l’Algérie a atteint 9,8 milliards de dollars sur les cinq premiers mois de l’année 2016 contre un déficit de 7,23 milliards à la même période de 2015. Lors  du dernier conseil des ministres il  a été mis en relief qu’ avec des prix moyens de pétrole qui ont reculé pour passer de 99,41 dollars en 2014 à 52,13 dollars en 2015, le chiffre d’affaires à l’exportation de la Sonatrach a baissé à 33,19 milliards de dollars en 2015 contre 58,45 milliards de dollars en 2014 (-43% .

4.-L’on doit éviter toute sinistrose, la situation bien que difficile  étant  différente  de celle de 1986. Selon le rapport du FMI 2016,   le déficit de la balance des comptes courants atteindra -28,3 mds usd en 2016 contre -27 mds usd en 2015. Et – 28,2 mds usd en 2017. Toujours selon ce rapport, les réserves officielles de l’Algérie devraient reculer sous l’effet de la chute des prix de pétrole à 113,3 mds usd en 2016 en couvrant 22,2 mois d’importations, contre 142,6 mds usd en 2015 et poursuivront leur contraction à 92,3 mds usd en 2017.  Malgré cela du fait d’une dette extérieure relativement faible et d’un niveau appréciable des réserves de change bien qu’en baisse , l’Algérie a des marges de manœuvres pour trois à quatre ans ,  pour atténuer  l’austérité grâce à des  mesures de rationalisation des choix budgétaires et une réorientation  de la politique socio-économique  fondée sur la création  d’entreprises innovantes et non des transferts de rente,  politique. Les entreprises publiques ou privées doivent s’adapter coller aux réalités mondiales en insérant dans leur business/plan, si elles  veulent  rester pérennes,  la recherche développement. Là aussi il ne faut pas être utopique et je tiens à souligner avec force que l’Algérie n’a pas d’autres choix. Sans réformes structurelles, l’Algérie épuisera ses réserves de change horizon 2018/2019.

5.-Personne n’a  le monopole  du nationalisme   et de la vérité d’où l’importance du dialogue. A ce titre je mets  en garde contre des propos irréfléchies de certains responsables comme celle  récente  de diminution de la facture d’importation de 30 milliards de dollars en ¾ ans alors qu’en dynamique, et c’est une loi économique, il y a croissance proportionnelle entre les exportations et les importations le but étant d’avoir une balance devises positive.

6.-Seul un sacrifie partagé, un renouveau de la gouvernance, le    langage de la vérité permettra de dépasser la situation actuelle,  étant convaincu que l’Algérie a toutes les potentialités pour relever les défis nouveaux du  XXIème siècle.  Face à la chute du cours des hydrocarbures qui sera de longue durée, et aux tensions sécuritaires, j’appelle   à  la mobilisation  de tous les Algériens, tenant compte de leurs différentes sensibilités, devant apprendre à nous respecter,  à tolérer nos différences  et d’éviter de vendre des utopies. L’heure n’est plus aux polémiques stériles et  devant rassembler au lieu de diviser toutes les forces vives de la Nation. Il y va de la sécurité nationale.

7.-En conclusion, la rationalisation  bien ciblée permet d’éviter ou du moins d’atténuer l’austérité. Aussi, en toute objectivité »,  je n’ai pas trouvé de contradictions dans les  propos du premier Ministre  Abdelmalek SELLAL,  mal interprétés,  qui s’inscrivent dans le cadre des  orientations  du président de la République. Comme tout Premier ministre, et ce par le monde, y compris les  pays développés,  et c’est son rôle,  de rassurer la population algérienne et de ne pas voir toute la situation en noir, tout en étant réaliste.  A ce titre,  je souhaite, bien que n’étant nullement  concerné,  que Mr le premier Ministre réétudie la décision récente du Ministère de l’enseignement  supérieur de surseoir pour l’année 2016/2017 à  l’année sabbatique, pour à peine 200 professeurs et maitre de conférences d’un mont global qui ne dépasse pas quatre millions d’euros, alors qu’aux dernières festivités l’on ramené des chanteurs et  chanteuses  étrangers pour plus de 300.000 euros et ce pour chaque groupe et un spectacle.  Car en ce XXIème siècle, tous les pays qui aspirent  au développement fonde leur action sur l’économie de la connaissance, car relevant de la sécurité nationale.