Pomme de terre à 170 DA/KG : voici les « vraies » raisons de la hausse des prix

Pomme de terre à 170 DA/KG : voici les « vraies » raisons de la hausse des prix

Après un mois de Ramadan marqué par une hausse généralisée des prix, notamment sur certains fruits comme la banane ou la pomme locale, c’est désormais la pomme de terre qui fait grimper les inquiétudes des consommateurs.

Depuis plusieurs semaines, ce légume de base, présent quotidiennement dans les foyers algériens, enregistre des prix records. Atteignant jusqu’à 170 DA/kg chez certains détaillants, voire davantage sur certains marchés.

Une flambée inattendue pour un produit historiquement accessible, qui suscite de nombreuses interrogations. Est-ce une conséquence directe des coûts de production ? Une pénurie temporaire ? Ou le fruit de spéculations sur les circuits de distribution ?

Pour tenter d’y voir plus clair, plusieurs médias sont allés à la rencontre d’agriculteurs et de commerçants, sur le terrain, afin de décrypter les causes de cette envolée qui affecte, une fois de plus, le pouvoir d’achat des Algériens. Découvrons les explications des acteurs du secteur sur cette flambée des prix.

Prix de la pomme de terre en Algérie : un agriculteur témoigne des réalités du terrain

Vendre la pomme de terre à 50 ou 60 dinars ? « C’est tout simplement impossible ! », affirme un agriculteur interrogé par la chaine télévisée Ennahar. À ce tarif, explique-t-il, aucun bénéfice n’est envisageable.

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Dans un contexte de forte hausse des prix de ce produit de large consommation, le média s’est rapproché de professionnels du secteur pour comprendre les raisons de cette envolée. Notamment après la circulation d’informations selon lesquelles les semences importées atteindraient jusqu’à 40 000 DA le quintal sur le marché parallèle.

Des chiffres qui éclairent le coût réel

Selon l’agriculteur, chaque variété de pomme de terre a un coût différent. Mais les prix de revient tournent généralement entre 27 000 et 35 000 DA le quintal. À cela s’ajoutent de nombreuses charges :

  • Engrais : environ 12 500 DA ;
  • Qualité des terres : certains disposent de sols adaptés, d’autres doivent louer les parcelles ;
  • Traitements phytosanitaires : jusqu’à 10 interventions, coûtant entre 15 000 et 18 000 DA par quintal (et pour une seule couche) ;
  • Sans oublier les fertilisants, la main-d’œuvre, l’électricité, etc.

De plus, le coût de revient global d’un hectare de pomme de terre est estimé à 2.000.000 DA. Avec un rendement moyen de 33.000 kg par hectare (soit 3,3 kg/m²). Cela représente un coût de production élevé par kilogramme, ce qui justifie en partie la hausse des prix observée.

« Quand on additionne tous ces éléments, confie-t-il, le kilo de pomme de terre nous revient à environ 60 DA, alors qu’elle est encore sous terre. Il faut ensuite ajouter les frais de récolte, notamment la main-d’œuvre chargée d’extraire les tubercules ».

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L’agriculteur reconnaît qu’il est impossible de vendre à 60 DA le kilogramme. Il précise que le prix des semences, utilisées pour la culture, varie entre 27.000 et 40.000 DA pour 100 kg, soit environ 270 DA / 400 DA le kilogramme. Ce qui est justifié par le coût plus élevé des semences comparé à la pomme de terre de consommation. Concernant les tarifs observés sur les marchés, il exprime son incompréhension face aux prix excessifs.

Par ailleurs, selon certains grossistes, la hausse des prix de la pomme de terre est due à une pénurie passagère et une production locale insuffisante. Cela dit, si une légère baisse est constatée depuis l’Aïd, les coûts élevés de production continuent d’alimenter la tension sur les prix.

En définitive, si les professionnels du secteur évoquent des explications liées aux coûts de production et aux aléas de la récolte, pour les consommateurs, le prix affiché sur l’étal reste le seul repère concret. Et dans ce contexte, les citoyens n’ont qu’une attente, des prix raisonnables pour des produits de large consommation, notamment la pomme de terre, un légume de base par excellence.

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