La pomme de terre a toujours été un indicateur fiable de la santé du pouvoir d’achat des Algériens quand ces derniers s’approchent du seuil de la pauvreté. Historiquement, la pomme de terre a sauvé a maintes fois des régions entières de la famine. En Algérie, on peine à garantir la stabilité des prix de cette denrée.
C’est le président de la fédération nationale des producteurs de la pomme de terre, Hassan Kadmani, qui a exprimé son étonnement quant à la nouvelle flambée que connaissent les prix de ce produit au niveau de certaines wilayas. Il indique que le prix de la patate ne dépasse pas les 60 dinars chez les producteurs alors qu’il a atteint les 100 dinars chez les détaillants dans certaines wilayas. Un constat réfuté par certains.
Énième flambée : à qui la faute ?
Cette flambée « laisse présager une manipulation des prix et une spéculation, ce qui nécessite une enquête urgente sur la hausse injustifiée des prix de la pomme de terre sur les marchés de gros et de détail au niveau des wilayas du nord », a confié M. Hassan Kadmani au journal arabophone Echourouk.
Selon le même intervenant, les producteurs ne sont pas responsables de cette flambée. Il assure que cette hausse soudaine des prix est à mettre sur le compte des spéculateurs qui s’adonnent à des activités criminelles et qui s’interposent comme intermédiaires entre les agriculteurs et les commerçants.
Dris Laghmiri, directeur des marchés de gros de fruits et légumes des wilayas de sud, est quant à lui de tout un autre avis. Il assure que le prix d’un kilo de pomme de terre à Oued Souf, qui assure 90 % de la production nationale, a atteint les 95 dinars.
Le responsable s’interroge sur les raisons qui ont poussé les agriculteurs à aller vers cette hausse. « S’agit-il d’une baisse de production, d’une augmentation de la demande, ou est-ce les spéculateurs qui sont encore une fois introduit dans le circuit ? », s’interroge M. Laghmiri.
Mais que fait Rezig ?
Issam Bedrissi, directeur de l’office au niveau de l’Union générale des commerçants et artisans a affirmé que cette nouvelle flambée des prix de la pomme de terre en Algérie n’est qu’une preuve de l’échec de la coordination entre les deux ministères du Commerce et de l’Agriculture concernant la régulation du marché et le contrôle des prix.
Le responsable rappelle qu’il n’y a que cela qui peut expliquer le retour de la flambée après seulement deux mois de stabilité. Il rappelle que la pomme de terre a atteint les 150 dinars, et que les solution apportée par les ministères n’étaient que du « bricolage ».
La flambée n’a pas touché que la pomme de terre. Le prix des légumes menace le pouvoir d’achat et la santé des Algériens. La tomate est vendue chez les détaillants à 150 dinars, la courgette à 120 dinars, les haricots verts à 400 dinars, et la salade à 120 dinars le kilo.