Port d’Alger: Des vendeurs ambulants dénoncent la «hogra»

Port d’Alger: Des vendeurs ambulants dénoncent la «hogra»

Par M. Aziza.

Une trentaine de vendeurs ambulants ayant bénéficié sur la base d’arrêtés et cahiers des charges d’étals de vente de produits de la pêche au port d’Alger à l’ère de l’ex ministre Sid Ahmed Ferroukhi, ont été invités par les autorités locales de «rentrez chez eux et de ne plus occuper les lieux».

Ces habitués du port d’Alger et ces vendeurs connus depuis des années à la poissonnerie d’Alger ont rejoint hier la salle de conférence de l’Union générale des Commerçants et Artisans algériens à Alger pour exprimer leur colère et leur indignation, en dénonçant la Hogra dont ils disent être victimes.

Hocine Bellout, président du Comité national des marins pêcheurs, a défendu énergiquement ces vendeurs qui malgré toutes les entraves tentent de gagner leur pain et nourrir leur famille dignement.

Alors qu’ils attendaient la fin des travaux au sein de la poissonnerie d’Alger mise en service en 1939 et réhabilitée en 2014, en bénéficiant d’étals à l’intérieur, ces vendeurs ambulants ont été surpris par le fait que la poissonnerie est scellée par cadenas avant l’arrivée d’un jeune qui a bénéficiée des trente étals qui appartenaient en fait à ces vendeurs sur la base d’arrêtés ou décisions de l’ex-ministre de l’agriculture. Pis, précisent ces pères de famille, «on est quotidiennement harcelés par les services de sécurité qui nous empêchent d’étaler nos produits en dehors de la poissonnerie et saisissent nos marchandises». « C’est simple, nous n’avons ni le droit d’exposer ou de vendre nos produits dans la poissonnerie où se trouvent nos propres étals, plutôt les étals promis, qui ont été octroyés à un jeune de 35 ans arrivant de Mostaganem, ni même le droit de vendre nos produits à l’extérieur». Les protestataires affirment qu’ils n’ont rien contre ce commerçant, mais ils se disent en colère contre l’attitude des autorités locales qui «ont sacrifié 30 anciens vendeurs de poisson d’Alger pour faire plaisir à un seul commerçant».

Un des vendeurs précise qu’«on a sollicité depuis déjà trois ans les autorités locales pour réaménager les trottoirs pour un accès facile à la poissonnerie, en vain. Mais depuis l’arrivée de ce commerçant les toitures ont été réhabilitées en trois mois».

A bout de nerf, un vendeur qui avait commencé ce travail depuis l’âge de six ans pour soutenir sa famille, a dénoncé le fait que les autorités locales lui ont permis plusieurs restaurants près de la poissonnerie. «Il avait même bénéficié des sanitaires réservés depuis le temps aux mandataires du port d’Alger».

Ces vendeurs qui ont eu déjà des arrêtés d’installation de leurs étals se disent déterminés à défendre leur gagne-pain «malgré la pression de la police qui s’est accentuée en ce mois sacré, et depuis l’arrivée de jeune commerçant. Nous allons continuer à étaler nos produits en attendant une solution de la part des pouvoirs publics». «Ils ont bien donné à ce petit jeune nos 30 étals, qu’ils nous trouvent alors une solution !»

Le président du comité des pêcheurs a lancé un appel au nom des vendeurs au président de la République et au Premier ministre pour trouver une solution à ces pères de familles. Il a également demandé l’intervention urgente du ministre de l’Agriculture et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi.

Jeter des poissons pêchés à la mer est «crime économique»

Le président du comité national des marins-pêcheurs, Hocine Bellout a dénoncé pour sa part les vidéos montrant des pêcheurs jeter à la mer des kilos de poisson bleu et d’autres jetés dans la nature, dans la wilaya de Mostaganem. Des vidéos qui ont été partagées et dénoncées par les internautes. Pour Bellout, cet acte n’est pas le premier, «on en est déjà à la troisième vidéo partagée par des facebookeurs montrant des pêcheurs en train de jeter le surplus des sardines en mer, sans que cela ne préoccupe les autorités concernées».

Pour Bellout, le directeur de la pêche doit être sanctionné, voire interpellé par la tutelle, car il s’agit bien d’un crime économique, des actes qui sont punis par la loi algérienne. C’est l’appât du gain, «les pêcheurs jettent le surplus de poisson bleu à la mer pour maintenir les prix élevés. Ça ne les arrange pas de céder le casier de sardines à moins de 10. 000 ou 6.000 Da. Donc ils jettent le poisson pêché en mer. Pourtant, plusieurs mesures existent pour palier au surplus de poisson bleu pêché. Il a rappelé que l’an dernier les pêcheurs ont jeté de la sardine dans le port de Mostaganem au su de tout le monde. Il regrette en affirmant que «ce qui est partagé sur les réseaux sociaux n’est qu’une petite partie du phénomène».