L’affaire du blocage des navires algériens dans des ports européens n’a pas encore livré tous ses secrets. Pour le cas du porte-conteneurs Imedghassen, de nouveaux éléments viennent d’être dévoilés concernant les raisons ayant conduit à son blocage au port de Sète.
Si le blocage du porte-conteneurs Imedghassen a suscité plus de réactions notamment auprès de la presse européenne, c’est tout simplement pour la raison qu’il est le plus grand navire de son genre de la flotte commerciale algérienne. Il est, en effet, d’une capacité de plus de 2000 conteneurs et équipé des dernières technologies dans le transport de conteneurs.
La raison de son blocage au port de Sète situé au sud de la France est aussi assez surprenante. Selon des sources en lien avec l’affaire, citées par le quotidien Echorouk, le gestionnaire administratif de la société Global maritime Algérie (GMA), propriétaire du navire, a commis une monumentale erreur concernant son affrètement. Voulant se rattraper, il a conduit au blocage.
Une erreur d’appréciation du prix d’affrètement
Ce dernier avait, selon la même source, affrété le porte-conteneurs à la société Anisfer Line contre la somme de 9000 dollars par jour. Or, il s’agit d’un montant dérisoire comparativement aux prix suivis dans le marché qui s’élèvent à 25 000 dollars par jours pour des navires d’une capacité moins que celle de Imedghassen.
Avant la fin du contrat d’affrètement qui lie les deux sociétés, le gestionnaire administratif a demandé à Anisfer Line de revoir à la hausse le prix, d’autant que le bateau était sur le point d’effectuer une traversée commerciale vers la Turquie. Le responsable de GMA a décidé d’empêcher la société d’effectuer ce voyage, l’obligeant à augmenter les prix.
Considérant cela comme une violation des termes du contrat conclu entre les deux parties, Anisfer Line décide de recourir à la justice maritime internationale auprès du tribunal de Montpelier. Ce dernier a ensuite condamné GMA d’une indemnité de 23,86 millions de dollars ou la saisie définitive du navire.
Ce qui risque Global maritime Algérie
Le plus intrigant dans cette affaire est que le montant de l’amende prononcée par la même juridiction dépasse le prix du navire acquis par la société algérienne en 2019 de la Corée du Sud contre 18 millions de dollars. Ainsi, GMA se retrouve menacée de perdre son navire et de payer la différence.
Il convient de rappeler que 5 cargos appartenant à la Compagnie nationale algérienne de navigation (CNAN) ont été déjà bloqués au niveau des ports de 4 pays européens, à savoir la France, l’Italie, l’Espagne et la Belgique.
Mercredi dernier, la directrice de la marine marchande et des ports relevant du ministère du Transport, Dounia Mokdad, a tenu à apporter certains éclaircissements concernant cette affaire.
Selon elle, trois des cinq navires bloqués dans des ports à l’étranger ont pu être libérés. Concernant les deux autres navires, elle a indiqué que des négociations sont en cours afin de parvenir à leur libération.