Selon le DSP, certains médecins ont recouru à des congés de maladie de complaisance la veille de leur garde et exercent dans des cabinets médicaux privés.
Suite à des visites inopinées dans des structures de santé, publique et privée, trois gynécologues exerçant dans les EPH ont été surpris exerçant des remplacements illégaux dans des cabinets privés, selon Alia Lakhdar, DSP de la wilaya de Bouira. Pour ce dernier, ces enquêtes ont été menées à la suite des dernières instructions du ministre de la Santé lors du regroupement avec les directeurs de la santé de wilaya tenu à Alger relatif à la préparation de la rentrée sociale et la lutte contre les congés de maladie de complaisance, surtout chez des spécialités demandées en période estivale. Une pratique qui prend de plus en plus d’ampleur, notamment chez les médecins gynécologues, car cette période est connue pour le nombre élevé d’accouchements.
Afin d’assurer une prise en charge des parturientes, un programme de gardes à travers les EPH de la wilaya a été mis en place, sachant que les 17 gynécologues exerçant à travers les EPH de Bouira (6), M’chedallah (4), Lakhdaria (4) et Aïn Bessem (3) assurent les gardes et les consultations spécialisées. Pour l’EPH de Sour El-Ghozlane, les évacuations sont dirigées vers Bouira et Aïn Bessem. Selon le DSP, certains médecins ont recouru à des congés de maladie de complaisance la veille de leur garde et exercent dans des cabinets médicaux privés. D’ailleurs, trois ont été surpris par la commission, exerçant des remplacements dans des cabinets privés.
Deux gynécologues, exerçant dans des EPH de Bouira, ont été suspendus, ainsi qu’un troisième dans le secteur public à Tizi Ouzou, l’administration de son employeur en a été informée. Par ailleurs, trois cabinets médicaux ont été fermés à titre préventif pour infraction à la loi les obligeant à informer la DSP du congé légal et demander une autorisation de remplacement délivrée après vérification de l’inscription du remplaçant sur le registre de l’ordre des médecins.
Cette démarche “consiste à mettre de l’ordre dans le secteur de la santé, privé ou public, et instaurer la discipline, car il y a une seule tutelle pour tous”, souligne-t-il. Abordant le cas de la parturiente décédée, lors de son transfert de l’EPH d’Aïn Bessem vers Bouira puis Mchedallah où elle est décédée, la commission d’enquête avait relevé plusieurs failles. À l’EPH d’Aïn Bessem, une défaillance dans la gestion et l’élaboration du programme de garde et aucun chirurgien ni gynécologue obstétricien, encore moins un réanimateur n’était de garde ce jour-là. Évacuée vers l’EPH de Bouira, c’est le même topo, pas de gynécologue, parti en congé de maladie, elle est orientée vers l’EPH de Mchedallah distant de plus de 50 km où elle décède à l’entrée de l’hôpital. Pour les deux scanners (Bouira et Lakhdaria) à l’arrêt, “deux radiologues ont affiché leur volonté de rejoindre l’EPH de Bouira”.
affirme-t-il.
Parlant de l’anarchie qui règne au niveau des urgences des EPH, “c’est un phénomène national où chacun a une part de responsabilité, du médecin aux parents du malade, en passant par le corps paramédical. Le seul remède, c’est voir le mode de gestion changer et la mise en place d’un contrat de performance d’un côté et unifier les prix des consultations des secteurs privé et public”, conclut-il.