“L’accès est interdit aux journalistes ! Ce sont les instructions et je n’y peux rien.” Ce sont là les propos des agents de sécurité postés à l’entrée du siège de la Centrale syndicale.
À la question de savoir quels sont les motifs de cette instruction, d’autres sources nous ont affirmé que “l’accès au siège de l’UGTA est interdit à la presse en vue de les éloigner des contestataires qui y ont élu domicile”. En d’autres termes, l’objectif visé est d’éviter la médiatisation des actions de protestation sociale qui foisonnent.
Et c’est justement en vue d’éloigner “les nouveaux locataires” de la Centrale syndicale des regards de la presse que l’accès a été interdit à tous les journalistes qui s’y sont présentés mardi. En effet, une dizaine de travailleurs de l’OPGI de Relizane observent depuis mardi un sit-in au siège de la Centrale syndicale. Ils ne savent plus à quel saint se vouer pour retrouver leur poste de travail et toucher le salaire dont ils sont privés depuis déjà deux mois. Documents à l’appui, les travailleurs que nous avons rencontrés loin de la Maison du peuple racontent ce qui les a poussés à faire tant de kilomètres pour solliciter l’intervention de Sidi-Saïd.
“Nous avons lancé un mouvement de grève pour protester contre les mauvaises conditions de travail et le recrutement d’un nouveau directeur des ressources humaines au niveau de l’Office alors qu’il a été poursuivi en justice pour une affaire de corruption.” Suite à ce mouvement de protestation, “le directeur a pris des décisions abusives contre les travailleurs, dont la suspension de leurs postes de travail”. Le 10 février dernier, le directeur de l’Office a signé une note où il a indiqué que “les travailleurs qui ont pris part au rassemblement illégal sont autorisés à reprendre du service sans qu’aucune mesure disciplinaire ne sera prise contre eux sauf ceux qui ont été poursuivis en justice.” Une liste de 15 travailleurs suspendus jusqu’à nouvel ordre a été affichée. Et depuis “nous avons frappé à toutes les portes des autorités locales mais personne n’a levé le petit doigt pour nous. Le comble c’est qu’entre-temps le directeur de l’OPGI a fini par se passer des services du DRH dont nous avons contesté le recrutement mais refuse de nous réintégrer”. Ne sachant plus quoi faire, les travailleurs suspendus, ayant de quoi payer le déplacement, se sont tournés vers le SG de l’UGTA. “Mais il semblerait que nous avons fait le voyage pour rien. Les responsables de la Centrale syndicale nous ont demandé de déposer nos documents et de repartir. Le problème sera pris en charge. Sans plus.”
Non convaincus par cette dérobade, les travailleurs comptent rester sur place jusqu’à ce que les autorités daignent régler leur problème.