Introduire l’électricité d’origine solaire dans une maison ou une entreprise est désormais une démarche accessible en Algérie sur le plan aussi bien technique que financier. «L’installation d’un système d’alimentation d’électricité par la lumière solaire passe par des étapes simples techniquement, et abordables financièrement, même pour les familles à revenus moyens», explique le directeur du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER), Noureddine Yassaa. D’autant plus qu’en Algérie, le taux de rayonnement solaire dépasse dans certaines régions, tels Adrar et Aïn Salah, les 3.500 heures/an, alors que dans le nord du pays, il frôle la barre des 2.600 heures/an, ce qui représente un potentiel naturel énorme.
Deux moyens sont possibles pour l’installation des panneaux photovoltaïques chez soi : soit le système «de stockage» qui est le plus intéressant puisqu’il n’est soumis à aucune réglementation ou loi, soit le raccordement des panneaux solaires au système d’alimentation électrique principal de Sonelgaz par le biais d’un second compteur.
Le «système de stockage» est basé sur un simple raccordement entre les appareils et les panneaux solaires, depuis la phase de captage de la lumière jusqu’à sa conversion finale en électricité. «La toute première étape dans ce système est de faire appel à un technicien spécialisé qui doit faire une étude globale sur les besoins de l’habitation en matière de consommation électrique afin de définir tous les outils nécessaires», note le même responsable. Cette phase est suivie de celle de la mise en place d’une structure qui abritera les panneaux, laquelle doit être orientée vers le Sud sachant que les panneaux nécessitent une inclinaison correcte par rapport au soleil afin de capter le maximum de rayons.
En outre, il est primordial d’équiper le système d’un régulateur de charge pour obtenir une puissance adaptée aux appareils électroménagers (220 volts au maximum).
Concernant les batteries, elles sont suffisamment disponibles sur le marché national avec des modèles de fabrication locale de bonne qualité, assure-t-on.
Cependant, l’option du système de stockage exige de l’utilisateur de prendre certaines mesures pour assurer un meilleur rendement, parmi lesquelles l’isolement de la maison, c’est-à-dire qu’elle soit construite avec des matériaux isolants et des fenêtres en double vitrage, que les appareils électroménagers soient moins consommateurs d’énergie (de classe A) et l’adoption d’un bon comportement en réduisant le gaspillage. Concernant la disponibilité des techniciens d’installations des systèmes photovoltaïques, le même responsable assure que cela ne pose aucun problème puisque le CDER et les Centres de formation et de l’enseignement professionnels ont suffisamment formé pour cette catégorie de professionnels.
Quant au second système d’alimentation en énergie solaire, il est quasiment le même que celui de stockage sauf qu’il nécessite le raccordement des panneaux solaires au système d’alimentation électrique principal de Sonelgaz, et ce, en installant un second compteur réservé au système photovoltaïque, nécessitant une autorisation officielle. C’est ainsi que le ministère de l’Energie en collaboration avec la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (Creg) élaborent actuellement un texte réglementaire permettant de mieux gérer cette technique qui sera d’un grand apport à son utilisateur et à l’efficience énergétique.
Panneaux solaires : quel modèle choisir et à quel prix ?
Le bon choix des panneaux photovoltaïques est synonyme d’une production énergétique efficace, alors que plusieurs producteurs algériens se sont lancés dans ce secteur et fabriquent des panneaux de bonne qualité répondant aux standards mondiaux. «Il faut savoir que le nombre d’entreprises algériennes qui fabriquent des panneaux solaires est d’autant plus intéressant qu’elles ont introduit les dernières technologies pour les différents usages (industrie, pompage agricole, éclairage public…) en ayant investi de gros moyens, et les résultats s’annoncent probants en terme de qualité des produits», assure le même responsable.
C’est le cas de l’Entreprise nationale des industries électroniques (Enie) dont le prix des panneaux solaires en silicium qu’elle fabrique s’élève à raison de 95 DA (hors taxes) pour un Watt. Ainsi, un panneau photovoltaïque de 100 Watts est vendu par cette entreprise publique à 9.500 DA (hors taxe), sachant que la durée de vie moyenne des panneaux solaires oscille entre 15 et 20 ans.