La ministre a annoncé que son département «est en train de dresser une liste exhaustive de tous les établissements scolaires les plus exposés à ces fléaux».
Le recrutement de gardienset le renforcement des prérogatives des commissions de discipline des différents établissements scolaires sont les premières mesures d’urgence que la ministre de l’Education a annoncées avant-hier, jeudi, lors de la séance de questions orales qui s’est tenue au Conseil de la Nation, dans l’objectif de lutter contre le phénomène de la violence en milieu scolaire.
Des mesures qui viendront en appoint «à l’établissement en cours d’une liste exhaustive de tous les établissements scolaires du pays les plus exposés à ce fléau qui sera, a-t-elle précisé, communiquée aux services de sécurité». Cette démarche s’expliquant par le fait que la violence en question est doublée d’une insécurité aux abords desdits établissements. C’est à l’évidence cette situation et le fait que certains rapts d’enfants enregistrés dernièrement avaient un lien direct avec le milieu scolaire: dans, au moins deux cas, les enfants enlevés l’ont été à leur retour de l’école, qui ont poussé le sénateur Hasni Saïdi à interpeller Nouria Benghebrit.
Pour s’enquérir des mesures que ce secteur sensible compte prendre pour, si ce n’est les éradiquer, au moins, juguler ces véritables fléaux qui, selon le sénateur précité, sont devenus «une véritable hantise pour les parents». Comme à son habitude, la ministre n’a aucunement cherché à se dérober. Bien mieux, elle est allée dans le sens de Hasni Saïdi en ce qui concerne la gravité de ces fléaux.
Non sans préciser, toutefois, que la solution à y apporter ne peut venir que de l’implication de tous: secteur de l’éducation, associations de la société civile, parents d’élèves et services de sécurité. Comme pour signifier que c’est là une des préoccupations de son département ministériel, elle a annoncé la tenue aujourd’hui, samedi, sous le thème – des plus expressifs de cette préoccupation – «Pour une école protectrice, inclusive et de qualité contre la violence», d’une «journée d’études à laquelle prendront part, a-t-elle annoncé, aux côtés de l’administration du secteur et des syndicats y activant, des associations de la société civile concernées, directement ou indirectement, par la lutte contre la violence dans la société, et les différents services de sécurité». Une réunion qui ne se limitera pas à la discussion du seul volet «disciplinaire». Selon Nouria Benghebrit, les participants y aborderont également un autre problème; celui des cours particuliers qui, présentement, constituent un sujet fort controversé dans le milieu scolaire.
Et ce, de par l’intrusion de l’argent dans l’acte d’enseigner et le «détournement» d’élèves qu’il suppose. Lors de son passage avant-hier au Sénat, la première responsable du secteur de l’Education nationale a eu également à se prononcer sur au moins trois sujets d’importance pour son fonctionnement. Dans l’ordre de leur exposition par le sénateur Abbès Bouamama, la surcharge des classes, la mobilité des enseignants et le transport scolaire; «des problèmes qui prennent une ampleur autrement plus grande dans les wilayas du Grand-Sud», a tenu à préciser le sénateur précité qui en est, à l’évidence, originaire.
Des problèmes qui font, selon la ministre, l’objet de toute l’attention de son ministère. Ceci dit, elle n’a pas manqué, au passage, de leur restituer leurs véritables dimensions. A l’instar du premier qui n’affecte, a-t-elle précisé, qu’une moyenne de quelque 5% des classes existantes, dans un nombre réduit de wilayas.