Le désormais controversé Kamel Daoud, journaliste et écrivain, s’est exprimé à Tizi Ouzou, à propos du Hirak, de la répression des marches et surtout sur le fait d’“être journaliste et écrivain au temps du Hirak”. Kamel Daoud, comme a son habitude, n’a pas hésité à se mettre à contre-courant, et à exposer son point de vue.
Le gagnant du prix Goncourt en 2015, a profité de la cérémonie de clôture de la 6e édition du Salon du livre de Boudjima pour déclarer que depuis la naissance du Hirak, mouvement populaire pro démocratique, il s’est toujours demandé « comment il pouvait être utile pour faire avancer les choses ». Pour l’écrivain et journaliste, on doit choisir entre un « entêtement héroïque et admirable » mais « Politiquement stérile » et une « réflexion sur ce qu’on peut faire et sur les limites de notre mouvement »
« Manifester c’est bien, mais ce n’est pas un programme politique »
La réflexion de Kamel Daoud « n’est pas tournée sur la situation telle qu’elle est » a-t-il déclaré, l’écrivain se demande plutôt, « pourquoi nous sommes arrivés à une telle faiblesse après avoir été en position de force ». Pour Kamel Daoud, il faudrait se demander « comment on peut construire avec ce mouvement car, manifester c’est bien, mais manifester pour moi n’est pas un programme politique », a déclaré l’écrivain.
Kamel Daoud, auteur de plusieurs romans, pense que « manifester est une passion. La passion est essentielle pour faire éclater la vérité mais, elle n’est pas suffisante pour construire un pays ». Cet ancien journaliste du quotidien d’Oran, a précisé qu’il admirait le courage des gens qui vont en prison, et qu’il n’avait pas leur courage, mais aussi que « le courage et le martyre ne suffisent pas pour construire un programme politique ».
Le Hirak est un « mouvement qui a trop duré sans réflexion sur l’avenir », soutient Kamel Daoud qui, pour conclure, qualifie ce mouvement de « parti unique démocratique ». Il est à rappeler que Kamel Daoud, dans une chronique parue sur le quotidien Liberté, a déclaré que « pendant qu’un militant sort souriant d’un tribunal, des femmes sont violées à 2 000 kilomètres et l’indice de visibilité n’est pas le même pour les deux ».