Le géant de la vidéo en ligne accuse le coup et n’a enregistré que 2,7 millions de nouveaux abonnements payants entre avril et juin, là où il en attendait 5 millions.
C’est un camouflet auquel il ne s’attendait sûrement pas. Le géant de la vidéo en ligne Netflix a subi un revers inattendu au deuxième trimestre en attirant bien moins de nouveaux abonnés que prévu, juste au moment où la compétition s’intensifie. Non seulement Netflix n’a enregistré que 2,7 millions de nouveaux abonnements payants entre avril et juin, là où il en attendait 5 millions, mais il en a même perdu aux États-Unis. Le groupe, qui compte désormais 151,56 millions de clients, refuse d’imputer cette contre-performance à la concurrence qui, selon lui, n’a « pas beaucoup changé » pendant la période. La sanction a été immédiate à Wall Street, où le titre reculait de plus de 12 % dans les échanges électroniques suivant la clôture de la Bourse.
Une offre dense
Elle est pourtant intense sur le secteur avec les offres d’Amazon, d’Hulu, de la BBC, de YouTube ou de Hotstar en Inde. Et elle devrait encore s’intensifier au cours des prochains mois avec l’arrivée sur le marché de Disney, Apple, WarnerMedia ou encore NBC Universal. Netflix sait déjà qu’il va perdre des séries phares comme Friends ou The Office, encore visionnées par de nombreux fans.
Mais le groupe californien dit y voir un avantage : cela devrait lui permettre de dégager des financements pour créer encore davantage de contenus originaux. Et si on considère que 700 millions de ménages, sans compter la Chine, paient pour des abonnements télé, le gâteau est grand, a souligné Reed Hastings, le patron de Netflix, lors d’une interview retransmise sur Internet. D’autant que les spectateurs « s’abonnent à différents services ». « Plus on parle de guerre du streaming, plus ça attire l’attention et, du coup, les consommateurs se tournent plus vite de la télé classique à la télé en streaming », a-t-il relevé.
Des contenus moins réussis
Pour expliquer le ralentissement du deuxième trimestre, Netflix avance surtout que les nouveaux contenus n’ont pas séduit autant qu’anticipé malgré le succès de quelques pépites comme la série Dead to Me, les documentaires sur la nature et les animaux narrés par le Britannique David Attenborough Notre Planète, ou le film Murder Mystery avec Jennifer Aniston et Adam Sandler.
Il souligne aussi qu’il était difficile de réitérer le succès du début d’année, quand le groupe a attiré 9,6 millions de nouveaux abonnés. Et il reconnaît que la récente hausse des prix des abonnements dans certains pays a pu en refroidir certains.