Les ménages algériens sont confrontés ces derniers jours à une période de grandes dépenses et de lourdes charges financières accentuée par les multiples fêtes qui se succèdent pendant cette saison, à commencer par l’Aïd El Fitr, en passant par les grandes vacances, l’Aïd El Adha et puis la rentrée scolaire.
Ce qui ne manquera surtout pas de compromettre les budgets des familles, en particulier celles ayant un faible revenu, ce qui les contraint de recourir à l’endettement pour pouvoir subvenir à leurs besoins.
A ce propos, l’expert en économie, Dr Kamel Rezig a affirmé un important recul du tourisme tant intérieur qu’extérieur estimé à 40% comparativement aux années précédentes.
De l’avis de l’expert, les familles préfèrent aller à la plage deux fois seulement par semaine, c’est-à-dire pendant le weekend. Ce qui s’explique, aux yeux de Kamel Rezig, par les difficultés matérielles et la cherté de la vie, sachant que la saison estivale ait commencé juste après le mois de Ramadhan. Il n’est d’ailleurs secret pour personnes que les Algériens dépensent plus pendant le mois sacré que dans d’autres.
Pour lui, une famille de six membres devrait consacrer entre 20 et 30 millions pour les frais des vacances d’été, l’Aïd El Adha et la rentrée scolaire, dont le prix du mouton à sacrifier est affiché entre 5 et 7 millions de centimes. A cela s’ajoutent les dépenses relatives à la rentrée scolaire, dont chaque aura besoin d’un million de centimes pour pouvoir se procurer les fournitures scolaires (cartable, blouse, cahiers…) ainsi que les livres scolaires.
Certains ménages ont également l’habitude d’acheter des vêtements neufs pendant ces occasions, ce qui les oblige de dépenser plus. A défaut de moyens, ils empruntent pour s’offrir ce dont ils ont besoin.
Selon notre interlocuteur, les prix des moutons de l’Aïd devraient s’envoler, surtout que le ministre de l’Agriculture s’est contenté de parler de la mobilisation des vétérinaires sans pour autant souffler mot sur les prix.
Par ailleurs, il a estimé que même avec un salaire mensuel de 100.000 DA (10 millions de centimes), les ménagent ne peuvent plus se permettre de mener une vie ordinaire, ajoutant que ce montant ne suffit qu’à couvrir les frais du lait, du pain et quelques produits de première nécessité.
Ainsi, il reproche au gouvernement l’absence d’une vision sur un mode de vie adéquat pour la majorité des Algériens, qui se trouve, à ses yeux, loin des standards mondiaux.
Pour vivre selon les standards mondiaux, il a précisé qu’une famille de six membres doit gagner 50 millions de centimes par mois, et ce pour pouvoir manger trois légumes par jour et autant pour les fruits, de la viande rouge, de la viande blanche, des poissons, des fromages, du lait et dérivés, d’aller en vacances et se soigner correctement.
Zahira Medjrab / Traduit par: Moussa. K.