Deux ans de prison et une amende de 20 millions de centimes. C’est la peine requise par le représentant du parquet lors du procès tenu hier mardi au niveau de la chambre correctionnelle du tribunal de M’sila, contre les trois manifestants poursuivis pour « atteinte à l’unité nationale et port du drapeau amazigh».
L’affaire remonte au 21 juin dernier lorsque les trois citoyens avaient brandi l’emblème amazigh dans l’une des marches pacifiques organisées chaque vendredi dans le cadre du mouvement de protestation et du Hirak , dans la ville de M’sila, à l’instar de toutes les villes algériennes. Ils ont comparu ce mardi devant la chambre correctionnelle au tribunal de M’sila, soutenus par une dizaine d’avocats activant au chef-lieu de la wilaya, et d’autres venus des wilayas limitrophes.
Les avocats ont affirmé, lors de la plaidoirie, que l’amazighité est consacrée par la Constitution et que la loi n’interdit pas le port du drapeau amazigh, appuyant leur défense en expliquant que l’amazighité est une langue nationale. Des accessoires renvoient aussi à la culture amazighe, comme le livre , le drapeau ,la robe et les bijoux. C’est ce qu’a soutenu maître Lounis Ourida ,de Tizi Ouzou , qui a évoqué l’article 49 de la Constitution qui stipule l’autorisation des manifestations d’une manière pacifique , a-t-elle précisé en insistant sur les libertés individuelles . Quant à M.Tazeghert ,député indépendant démissionnaire de l’APN au mois de mars dernier, il a rendu un grand hommage aux membres de la défense, notamment à maître Attoui de M’sila, qui ont su, a-t-il dit, défendre les trois mis en cause. Ce député n’a pas omis de rendre hommage aux jeunes hirakistes de M’sila venus soutenir les accusés. A l’issue de ce procès, dont le verdict sera prononcé le 29 octobre prochain , maître Attoui a demandé aux hauts responsables du pays de travailler pour consolider l’unité des Algériens, avant d’assister à un rassemblement devant le siège du tribunal de M’sila.
A. Laïdi