Les recteurs des différentes universités disposent d’encore près de deux mois pour tenter de rattraper une année universitaire des plus mouvementées. Les rattrapages seront décalés à septembre. La tutelle n’impose pas de calendrier, préférant le cas par cas.
Nawal Imès – Alger (Le Soir) – Pas question d’année blanche. C’est la course contre la montre pour tenter de ne pas compromettre l’année universitaire. Cette dernière est prolongée jusqu’au 31 juillet prochain. Les recteurs ont la latitude de prendre les dispositions nécessaires pour rattraper le temps perdu.
La tutelle leur laisse la liberté d’organiser les examens en fonction de l’état d’avancement des cours et des retards accumulés. Il faut dire qu’en fonction des universités, il existe des disparités dans l’exécution des programmes. Certaines accusent un grand retard, tandis que d’autres ont moins souffert de la grève décidée par les étudiants. Ces derniers, engagés depuis le début du processus révolutionnaire, ont fait preuve d’une mobilisation rarement égalée. Non seulement, ils organisaient des marches tous les mardis mais ils ont fini rapidement par radicaliser leur démarche en optant pour une grève illimitée. Certaines universités sont restées paralysées durant de longues semaines ,à l’instar de l’Université de Bab Ezzouar.
Les campus sont devenus, au fil des semaines, de véritables bases arrière dans lesquelles les étudiants organsinaient, préparaient les banderoles et affinaient les slogans.
Cette mobilisation inédite avait poussé l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur à prendre une décision unique dans les annales de l’université. Hadjar avait tout bonnement pris l’initiative d’octroyer vingt-cinq jours de congé aux étudiants en guise de vacances de printemps. La décision avait provoqué un tollé auprès de la famille universitaire.
Des recteurs s’y étaient opposés, affirmant que la prolongation des vacances de manière totalement injustifiée allait inévitablement contrarier le bon déroulement de l’année pédagogique. Beaucoup d’universités avaient alors décidé de garder leurs portes ouvertes en n’obtempérant pas à l’injonction du ministre de tutelle.
En quittant le ministère, Tahar Hadjar léguait à son successeur une bombe à retardement. Il tente aujourd’hui de la désamorcer, balayant du revers de la main l’éventualité d’une année blanche, l’actuel ministre de l’Enseignement supérieur affirmait, il y a quelques semaines , qu’il « n’y a pas lieu de parler d’une année blanche, vu que les cours ont été dispensés normalement durant la premier semestre » ajoutant que « le retard pédagogique sera, néanmoins, rattrapé, à la faveur d’une série de mesures qui feront l’objet d’examen au niveau des établissements universitaires».
Plusieurs solutions ont été définies par le secteur, disait-il, pour « rattraper les écarts enregistrés dans les activités pédagogiques, et ce, afin de préserver la crédibilité de la formation, d’autant que l’écart n’existe pas uniquement entre les différentes universités, mais au sein d’un même établissement, entre spécialités, classes ou facultés».
Le défi aujourd’hui est clair : éviter à des milliers d’étudiants de perdre une année universitaire.
N. I.