La ville de Ouargla ne décolère pas. Une nouvelle action de protestation se prépare pour samedi prochain, dans cette ville, devenue le bastion de la contestation des politiques publiques.
Des activistes ont décidé d’organiser, samedi, une marche populaire dans les rues de la ville, pour demander un programme spécial de développement pour leur localité, le déblocage de tous les projets gelés par le gouvernement, dans le cadre de la politique de rationalisation des dépenses publiques, la création de postes d’emploi pour les jeunes chômeurs de la wilaya, le renforcement des structures de santé locales en moyens humains et matériels, pour assurer une meilleure prise en charge médicale des patients de la wilaya et régions environnantes, indiquent des sources locales.
En clair, les protestataires vont demander le dégel du projet de Centre hospitalo-universitaire de Ouargla, une plus grande transparence dans la gestion des offres d’emplois émises par les compagnies pétrolières, l’aménagement de la ville, des aides régulières et conséquentes aux clubs sportifs de la région et autres.
Cette action sera aussi une occasion pour les activistes de la ville de dénoncer ce qu’ils appellent «Les propos provocateurs des responsables de l’Etat». «Les déclarations du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, commentant les actions hostiles à l’organisation des galas dans la ville ainsi que celles du ministre de la Santé, de la Population et la Réforme hospitalière, Mokhtar Hasbellaoui, sur le cas de l’enseignante universitaire décédée à l’hôpital de Ouargla suite à une piqûre de scorpion, ont provoqué la colère des activistes locaux qui ont alors décidé d’agir», explique une source locale.
Pour réussir leur action, les activistes se sont lancés dans une véritable course contre la montre. Depuis quelques jours, ils organisent, chaque après-midi, des rencontres de proximité dans les quartiers de la ville et les localités avoisinantes pour expliquer aux citoyens leur démarche et les inviter à participer massivement à la marche du samedi. «Des meetings quotidiens sont organisés dans les quartiers de la ville de Ouargla et même dans les autres communes de la wilaya. Les activistes, les mêmes qui ont mené en 2015 le mouvement contre le gaz de schiste, tentent de convaincre les habitants d’adhérer à leur action de samedi», affirme notre source. Elle ajoute qu’«ils disent aux citoyens que la rue est le seul moyen possible pour faire entendre leur voix et avoir des acquis».
Sur les réseaux sociaux l’ambiance est la même. Toutes les pages Facebook de la wilaya se sont mobilisées pour contribuer à la réussite de la marche de samedi. La fameuse page Nas Ouargla News a fait, ces derniers jours, de la mobilisation des masses pour la marche du samedi son cheval de bataille. D’autres pages moins importantes lui ont emboîté le pas.
Pour rappel, la semaine dernière, une marche spontanée a été organisée dans les rues de la ville de Ouargla par quelques dizaines de citoyens suite au décès d’une enseignante universitaire victime d’une piqûre de scorpion. Pour les manifestants, la victime a rendu l’âme parce qu’elle n’a pas eu la prise en charge médicale qu’il fallait, à l’hôpital de la ville. Une accusation rejetée par le ministre du secteur, qui a rassuré que l’hôpital de la ville est équipé de tous les moyens matériels et humains nécessaires à la prise en charge des malades. La commission ministérielle dépêchée sur place a conclu dans son rapport que le staff médical de l’hôpital a fourni à la victime tous les soins qu’il faut dans ce cas. <