Pour se faire entendre par les autorités locales de Azzaba (Skikda) : Les habitants de Diar Ezitoun bloquent la voie ferrée

Pour se faire entendre par les autorités locales de Azzaba (Skikda) : Les habitants de Diar Ezitoun bloquent la voie ferrée

Ils sont sortis dernièrement en masse pour exprimer leur ras-le-bol de vivre dans un environnement délétère.

Ce quartier populaire datant de l’époque coloniale a été créé comme un camp de regroupement des populations des zones rurales durant la guerre de libération, et avec les constructions illicites après l’indépendance il est devenu l’un des bidonvilles des plus importants de la wilaya.

C’est un évènement inédit, puisque d’habitude les habitants en colère barricadent les routes et non pas le chemin de fer. Cette voie ferrée reliant Skikda et Annaba est d’une grande importance économique, vu qu’elle est fréquentée par les trains wagons surtout ceux alimentant le grand centre de stockage de carburants de Berrahal (wilaya de Annaba), lequel approvisionne les stations-services des wilayas de l’Est algérien par camions-citernes.

Une opération de relogement y a été effectuée, mais presque la moitié de ce quartier attend toujours un toit décent pour pouvoir raser complètement ce bidonville. Les habitants en colère ont dressé des troncs d’arbres et de la pierraille tout en brûlant des pneus usés pour paralyser complètement l’accès.

La principale revendication de ces habitants est l’aménagement des routes du tissu urbain. En effet, selon des protestataires, le budget pour réhabiliter ces routes a été alloué, mais un grand retard a été constaté dans la reprise des travaux pour bitumer les routes décapées. Les contestataires soulèvent un certain nombre de problèmes, surtout la poussière durant l’été et la boue durant l’hiver.

Ils évoquent aussi les maladies qu’engendre l’absence d’aménagement qui se répercute principalement sur les bébés, les enfants et les asthmatiques ou souffrant d’allergie à la poussière. Selon l’un des habitants mécontents,“y en a marre des promesses du chef de daïra ou du maire de reprendre les travaux. On a souffert de la poussière durant l’été et on ne va pas revivre un hiver dans la boue”. Les protestataires ont aussi soulevé le problème de l’éclairage public et de l’approvisionnement en eau potable.

À signaler que des émeutes avaient éclaté durant trois jours dans ce bidonville, il y a deux ans, pour amener les autorités locales à distribuer les logements entrant dans le cadre de l’éradication de l’habitat précaire. En 1992 aussi, les habitants de ce quartier ont exprimé une grande colère suite à l’inondation de cette cité par les eaux pluviales.

À signaler aussi qu’un grand problème est vécu dans cette wilaya lors des travaux des VRD ou de réhabilitation des routes. Si le décapage s’effectue rapidement, la remise à l’état est généralement mise aux oubliettes, ce qui provoque l’ire des populations, surtout lorsque ces travaux sont effectués sur le réseau du tissu urbain.
A. Boukarine