Les repentis de l’ex armée islamique du salut (AIS) ont choisi la ville de Mostaganem pour organiser leur deuxième « Université d’été », mais les autorités locales n’ont pas donné suite à leur demande.
Pourquoi les repentis ont-ils choisi cette ville loin de leur fief de Jijel ? C’est en hommage à un de leurs compagnons un certain Kendouci, ancien chef de l’AIS Ouest, ancien commerçant en pièce détachées à Mostaganem, selon des sources locales.
Kendouci est un vétéran de la première heure, de la mouvance islamiste, puisqu’il avait rejoint le maquis en 1982 en compagnie de Mustapha Bouyali, qui avait formé le premier groupe terroriste armé le « Mouvement Islamique Armé » (MIA).
Mustapha Bouyali était un militant du FLN, reconverti à l’islamisme après le rejet de sa candidature aux élections législatives de 1982 et son éviction de ce parti.
Ce groupe, qui comprenait également dans ses rangs Mansouri Méliani, Chebouti Abdelkader, Guettaf Rabah, Baâ Azeddine, d’ex afghans, des prédicateurs de la Daâwa comme Mustapha Suni, Abdenacer El Eulmi, Tayeb el Afghani entre autres, devait commettre plusieurs actions violentes armées, dont l’attaque perpétrée le 22 août 1985 contre l’entreprise DNC de Aïn Naâdja (Alger), pour faire main basse, sur le somme de 850 000 da, et celle de l’Ecole de police de Soumaâ (Blida), durant la nuit du 26 au 27 août 1985, (la veille de l’Aïd El Adha), qui s’est soldée par la mort, d’un brigadier de l’ordre public et le vol d’armes et de munitions et un lot de tenues de police, ainsi que le vol d’explosifs, de la carrière de Cap Djenat (Boumerdes).
L’attaque de l’unité des galeries algériennes de Sidi Moussa (Blida) et l’assassinat, le 21 octobre 1985 de quatre gendarmes à Oued El Djemaâ (Blida), sont également l’œuvre du groupe ‘’Bouyali’’. Le champ d’évolution de ce groupe armé était limité à la zone Est de Blida (Bougara-Larbaâ-Sidi Moussa-Meftah) et la banlieue d’Alger (Birkhadem-Shaoula-Baba Ali). Cependant, l’objectif principal du Mouvement Islamique Armé, était de mettre en évidence l’existence d’une opposition armée fondée sur la religion pour l’instauration d’un Etat Islamique.
Les recherches des services de sécurité, ont abouti à la neutralisation en date du 03 février 1987 de Bouyali. D’autres personnes au nombre de 208, impliquées dans ce groupe, ont été condamnées par la cour de sûreté de l’Etat de Médéa, dont Abassi Madani et Mahfoud Nahnah, soit à la peine capitale, soit à de lourdes peines : 04 condamnés à mort, dont un par contumace, et 05 condamnés à la réclusion criminelle, 07 à la réclusion à temps pour une durée de 20 ans, des peines de prison de 1 à 15 ans et des acquittements.
Les condamnés seront très vite graciés par le président Chadli Bendjdid, et recouvreront la liberté. Kendouci rejoint Mostaganem et demeure actif, jusqu’en en 1989 où il soulèvera les enfants de chouhada contre à ce qu’il avait nommé à cette époque des pratiques occultes du directeur de l’agriculture de la wilaya de Mostaganem M. Benzaza. Une grande émeute éclata dans cette ville, qui a fait un blessé par balle parmi les enfants de chouhada. Kendouci et son groupe ne se sont pas inquiétés par la justice, malgré les rapports de la sûreté de wilaya.
Au début de la décennie rouge, Kendouci rejoint une seconde fois le maquis. Il est proclamé chef de l’AIS de l’Ouest du pays, par Madani Mezrag. Il ne tarda pas à être abattu avec son groupe à Ouled Senouci (Mostaganem).
Et c’est pour rendre hommage à leur acolyte que les repentis de l’ex AIS ont choisi la ville de Mostaganem pour leur réunion selon les explications glanées de sources locales.