La poursuite du mouvement de grève commence à diviser les étudiants dont une partie craint une année blanche. L’administration de l’Université de Bab Ezzouar a affiché une proposition d’un planning de reprise des cours à partir du samedi 11 mai. Les étudiants ouvriront les votes demain, jeudi, pour décider de la suite de leur mouvement. Les enseignants, eux, s’engagent à suivre l’avis de la majorité.
Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – Les étudiants reprendront-ils les cours la semaine prochaine ? Les votes sur la poursuite du mouvement seront lancés aujourd’hui dans les universités grévistes. Les résultats sont généralement annoncés le samedi soir. Pourtant, l’administration de l’Université de Bab Ezzouar a affiché une proposition d’un calendrier de rattrapage des cours à partir du samedi 11 mai. Selon les étudiants, ce planning a été établi par le vice-recteur de l’université et les étudiants non grévistes.
Selon le planning, les cours reprendront ce samedi et se poursuivront jusqu’au 26 juin. Ce qui équivaut à sept semaines d’enseignement et les étudiants auront ainsi assuré les 2/3 du programme, leur permettant de valider le deuxième semestre et donc l’année universitaire.
Les enseignants sont également convoqués à une séance de travail de deux jours à compter d’hier mercredi, avec le vice-recteur chargé de la scolarité et la pédagogie, selon les déclarations des étudiants. Dans une déclaration, publiée sur la page Facebook des étudiants de l’USTHB, un enseignant a déclaré que «cette offensive de l’administration rectorale, pour forcer à une reprise, vise à casser le mouvement estudiantin qui reste mobilisé pour extirper le reste du système qui représente une entrave à l’émergence d’une Algérie libre et démocratique». Les enseignants rappellent qu’ils ont décidé « souverainement de suspendre les cours au même titre que les étudiants qui décident chaque semaine et démocratiquement de la grève ou non».
«Si les étudiants votent la reprise, les enseignants sont disposés à étudier toutes les options pour rattraper le temps perdu. Par reprise, les enseignants signifient décision prise démocratiquement et majoritairement par les étudiants et non des décisions individuelles, par section ou par palier. Nous saluons et respectons la démarche des étudiants qui se sont inscrits dans le mouvement populaire depuis ses débuts et nous rappelons qu’il ne saurait être question d’opposer enseignants et étudiants en forçant les étudiants à reprendre les cours par utilisation de menaces ou de l’intimidation», affirment des enseignants.
Les étudiants grévistes s’étonnent de cette décision de l’administration et estiment que seuls les étudiants décideront de la reprise ou non des cours. Ils affirment que leur mouvement se poursuivra juspqu’au «départ du système». Pourtant, une partie des étudiants appelle à la reprise des cours, tout en poursuivant le mouvement de protestation contre le système à travers les marches des mardis. Les étudiants trancheront ce samedi.
S. A.