Avec la flambée des prix généralisée des produits alimentaires et la dégradation continue du pouvoir d’achat des Algériens, le débat autour d’une révision importante des salaires bat son plein. Les appels dans ce sens se multiplient au vu de la situation socio-économique actuelle.
Sans passer par quatre chemins, le président de l’Association Nationale pour la Protection des Consommateurs (Aman), Hacène Menouar, estime que le salaire pouvant assurer une vie décente pour une famille algérienne de cinq membres doit être à hauteur de 100 000 dinars par mois.
Dans une déclaration livrée au quotidien national arabophone Echaab, le président de Aman explique que ce « salaire mensuel proposé par son organisation se base sur une famille composée de 5 membres ; soit 20 000 DA pour chaque membre ».
Selon lui, ce salaire pourra ainsi assurer « les besoins en matière de produits alimentaires, des soins et même une marge pour l’épargne qui sera utilisée dans d’autres dépenses ».
Le salaire net mensuel moyen « est très faible »
D’autre part, l’intervenant affirme que « les hausses généralisées des prix des produits alimentaires ont fortement contribué à la dégradation du pouvoir d’achat, ce qui requiert une révision imminente du salaire mensuel de la famille algérienne ».
Évoquant le salaire net mensuel moyen en Algérie, qui est de 43 000 dinars, le même intervenant estime qu’il « demeure très faible et ne répond pas aux besoins de la famille algérienne qui souffre depuis des mois des flambées des prix ».
Dans le même ordre d’idée, le président de l’Association Nationale pour la Protection des Consommateurs soulève la question des disparités sociales, soulignant qu’il y a « des familles avec des salaires allant jusqu’à 150 000 DA alors que d’autres avec un revenu mensuel ne dépassant pas les 25 000 DA ».
Les raisons de la dégradation du pouvoir d’achat
S’exprimant autour de la dégradation du pouvoir d’achat, l’intervenant évoque plusieurs facteurs, dont la hausse des prix des matières premières dans les marchés internationaux et la hausse des coûts de transport …
Or, il affirme l’impact sur le pouvoir d’achat du citoyen aurait pu être moins virulent, car ces deux facteurs pourraient n’engendrer que 5% d’augmentation des prix des produits. Ainsi, il estime que l’absence de contrôle a fortement contribué dans la hausse des prix, parfois du double.
Par ailleurs, Hacène Menouar n’a pas manqué de soulever la responsabilité du consommateur dans l’affaiblissement du pouvoir d’achat, car il « ne détient pas une bonne culture de consommation pouvant faire barrage aux spéculateurs ».