Coïncidant avec une rentrée sociale qui s’annonce déjà assez rude, la question de la dégradation continue du pouvoir d’achat continue de susciter les réactions. Force est de constater que le constat « alarmant » est quasiment unanime.
Le constat est partagé du côté de la Fédération algérienne des consommateurs (FAC). Intervenant au Forum du quotidien El Moudjahid, le président de la FAC Hariz Zaki a tenté de faire un état des lieux et expliquer les causes directes et indirectes de la chute du pouvoir d’achat durant ces cinq dernières années.
D’emblée, l’intervenant a indiqué que la situation remonte à plusieurs années avant. Selon lui, les prix ont commencé à s’envoler plus précisément depuis la loi de finances de 2016 sans que des mesures ne viennent stopper cette hausse.
Dans la foulée, le président de la FAC estime que les solutions envisageables en ce moment résident dans « la révision de la fiscalité et la politique de la TVA et de l’IRG, la régulation du marché en imposant une marge bénéficiaire qui doit être respectée, le renforcement du contrôle, l’application des lois existantes et enfin mettre en place un mécanisme d’alerte instantané pour prendre des décisions anticipées ».
« Ce ne serait pas une bonne idée d’augmenter les salaires »
Pour sa part, le vice-président de ladite Fédération constate que les prix à la consommation n’arrêtent pas de flamber, la spéculation s’est emparé des marchés mal organisés dont l’État ne remplit pas sa mission dans le contrôle et l’organisation.
Intervenant lors de la même conférence, Mohamed Abidi pointe l’absence ou l’insuffisance de l’efficacité de l’État dans les marchés. Par conséquent, cela facilite, selon lui, la « spéculation ». D’ailleurs, il souligne que « les prix sont, certes, libres depuis longtemps. Mais ce n’est pas une raison pour se retirer complètement de la sphère commerciale ».
Afin d’améliorer la situation d’un pouvoir d’achat qui ne cesse de se dégrader, l’intervenant souligne qu’il faudrait un salaire minimum de 80 000 DA pour qu’une famille algérienne composée de cinq membres puisse vivre au-dessus du seuil de pauvreté.
Or, il estime que la solution ne réside aucunement dans la révision à la hausse des salaires, mais plutôt dans en agissant sur d’autres facteurs. À ce propos, il explique que « ce ne serait pas une bonne idée d’augmenter les salaires. Car, si on les revalorise, cela risque de conduire encore une fois à des augmentations des prix à la consommation ».
Ainsi, il préconise de « réduire la taxe à la consommation et l’IRG, établir des subventions qui soient équitables et qui bénéficient à ceux ayant véritablement besoin d’être subventionnés ». Mais aussi de « déterminer des marges pour les commerçants au détail, réguler de manière efficace la distribution des légumineuses ; une fonction qui doit incomber à l’OAIC… ».