Pouvoir d’achat : tensions récurrentes sur le marché

Pouvoir d’achat : tensions récurrentes sur le marché

Soumis à rude épreuve ces pénuries qui font flamber les prix

A la veille de l’AÏd, le pouvoir d’achat des ménages est soumis à rude épreuve. Les consommateurs enregistrent des pénuries sur des produits de large consommation, poussant à la flambée des prix dont la victime reste le simple citoyen.

À chaque rareté de produit, à chaque rupture d’approvisionnement, sont pointées du doigt les pratiques spéculatives et l’impuissance de l’État à assainir et réguler le marché.

Alors que la fièvre de la crise alimentaire mondiale connaît une baisse, les prix de plusieurs biens de large consommation paradoxalement ne fléchissent pas en Algérie. Les légumes secs, le lait en poudre et les cigarettes en particulier sont plus chers. La pénurie du ciment perdure également avec comme conséquence une envolée des prix, défiant le système administré, mis en place au cours de l’été. Il est clair que toutes ces perturbations récurrentes sur le marché finissent par éroder le pouvoir d’achat de la majorité des citoyens. Pendant ce temps, les pouvoirs publics réagissent par des discours creux, sans prise sur la réalité.

Du côté de l’offre, l’institution du crédit documentaire comme seul mode de paiement des importations et ses effets sur l’approvisionnement en produits de large consommation, ne suffisent pas à expliquer ces tensions sur le marché. Rétention de produits, insuffisante maîtrise des circuits de distribution, surcoûts du commerce extérieur, forte appréciation de l’euro, autant de facteurs qui nourrissent ces phénomènes.

Plus grave, les appels du président de la république pour une meilleure maîtrise du marché ne portent plus, renforçant le diktat des“barons” de l’import et de certains “trabendistes” très proches des centres de décision. Résultat : le mot d’ordre de l’administration semble être le laisser-faire, ironisent des observateurs du marché.

En d’autres termes, la volonté politique pour assainir et réguler le marché fait défaut. Pour preuve, l’État a consacré une enveloppe de 2 milliards de dinars seulement pour renforcer les services du commerce et organiser le système de distribution durant le plan quinquennal 2005-2009. L’insuffisante coordination entre les différentes institutions concernées demeure également le talon d’Achille du système de contrôle national. Tout cela n’augure pas une accalmie sur le front social.

K. R