Premier engagement du nouveau ministère de la pme et de l’industrie : L’innovation financée par le gouvernement

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Le nouveau ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, a donné hier un énoncé des lignes directrices des réformes portant sur le code Communal.

M. Ould Kablia a tranché net les «réticences » de son prédécesseur, en l’occurrence Yazid Zerhouni.



Alors que ce dernier a préconisé, durant son mandat ministériel, des réformes horizontales par étapes, Ould Kablia veut des réformes structurelles verticales pour redonner toutes les prérogatives aux élus locaux.

Des prérogatives abrogées à maintes reprises par les rectif ications du Code communal. En effet, Yazid Zehouni voulait que les méthodes de désignation du maire, les relations entre l’Administration et le Wali ou entre la Commune et la Wilaya soient clarifiées» pour passer à une seconde phase.

«Ce n’est que dans une seconde phase que l’on cherchera les moyens d’augmenter les prérogatives et les moyens des élus locaux dans la perspective d’aller vers une gestion autonome des Communes », avait-il déclaré en annonçant le nouveau Code communal. Ces déclarations mi-f igues mi-raisins, ont qualif ié de réticences par tous les observateurs externes, note-t-on.

Un autre point : Zerhouni a précisé qu’il n’octroie « pas plus d’attributions que ce qu’elles ont jusqu’à présent», mais qu’il donne aux collectivités locales « la faculté de mieux se concerter avec la Société civile pour assurer l’animation de la vie économique».

Dans les piliers indicateurs des réformes de Zerhouni, l’élargissement du domaine de l’action économique des collectivités locales est exprimée de manière tranchée : « Recevoir des investisseurs ou tenter de les attirer n’est pas du rôle du Président d’APC (sic)».

Pour Daho Ould Kablia, les réformes de son département veulent f inir ex abrupto avec la dualité conflictuelle : partis politiques (élus) et Administration locale, pour ensuite réconforter le rôle du maire sur le plan économique : la création des richesses. «Ces deux dossiers ont mis beaucoup de temps pour arriver à maturation.

Je ne dis pas qu’ils ont rencontré une résistance importante de la part des partis et d’un grand nombre de ministres, mais notre vision du fonctionnement des collectivités locales n’est pas partagée avec les partis politiques », a-t-il expliqué, lors de la cérémonie de passation des pouvoirs avec son prédécesseur Nourredine Yazid Zerhouni, désigné vice-Premier ministre. «Nous nous préparons, ainsi, à une bataille au niveau du Parlement puisqu’ils veulent absolument contester, je ne dis pas la primauté, mais l’interférence de l’Etat, qui a le privilège de la protection des Lois et règlements de la République, pour soustraire les élus de toute tutelle », a-t-il dit.

Le ministre de l’Intérieur n’a pas mâché ses mots en déclarant que «les élus locaux ont une mission ingrate ». Et d’ajouter qu’«au Président de l’APC, on demande de faire beaucoup de choses, mais en réalité, il ne peut rien faire. Parce qu’il n a pas les moyens qu’il faut et la plupart des services publics sont gérés par les ministères comme le transport par exemple.

DES COMMUNES, DES PÔLES ÉCONOMIQUES D’EXCELLENCE

Le Président d’APC ne peut même pas demander de construire un abattoir, un dépôt ou tout autre établissement utile pour sa commune». Réduits à des rôles de comparses sans pouvoir, les élus ont souvent bien du mal à créer de la richesse au niveau de leurs Communes. La centralisation des décisions reste de mise.

Dahou Ould Kablia a avoué qu’il est diff icile d’aspirer à une décentralisation de la décision économique car il règne trop d’instabilité parmi les collectivités locales. «Même si plus de 80% des élus sont de niveau universitaire, on a moins de 3% de maires du mandat de 2003, qui ont été reconduits en 2007, autant d’expériences et de compétences sacrif iées» a-t-il estimé.

«Cela sans parler de l’absence de coordination entre ce que nous décidons en matière de schémas d’aménagement du territoire et les décisions qui sont prises de manière précipitées» at- il ajouté. Daho Ould Kablia a également déclaré que les Communes doivent être des pôles économiques d’excellence, au lieu d’être des entraves à l’investissement.

«Certains investisseurs nous ont demandé juste de ne pas les gêner et de ne pas leur créer de problèmes», a-t-il cité. En amont, il faut trouver des synergies entre les élus et la société civile pour renouer les liens rompus…lors des années prodigues de la décennie noire, a déclaré un élu municipal.

Benachour Med