Le public est au rendez-vous du premier Festival national de la création féminine. Des expositions placées sous le signe du «Tissage» se tiennent dans le cadre de cette manifestation au niveau du Palais des raïs (Bastion 23).
La manifestation a pour objectif de promouvoir et de valoriser le patrimoine artistique et les arts de l’Algérie. Les visiteurs, ravis, ont pu redécouvrir, à travers les différentes expositions, l’art artisanal ancestral.
Ils se sont particulièrement attardés sur les matériaux et les techniques du tissage, les ouvrages, le design et sur les ateliers de tissage. «Je viens presque chaque week-end au Bastion 23.
Aujourd’hui, je suis là avec ma famille pour que tout le monde puisse revisiter l’histoire et peut-être avoir une autre idée sur sa propre région», nous dit Abdellah, 28 ans, fonctionnaire. Et d’ajouter : «On a pu apprécier le tissage sous toutes ses formes et surtout le processus détaillant les étapes de tissage. C’est un art féminin qui est en train de se perdre.
Comme je suis originaire de Médéa, ce métier ne m’est pas inconnu. Quand j’étais plus jeune, je restais souvent derrière le métier à tisser, et j’avais pu remarquer au détail près la précision de son fonctionnement. Vous savez, les femmes préparaient la laine en hiver et la tissaient en été.
De plus, ma mère a tellement aimé ce qu’elle voyait, qu’elle a tout simplement demandé comment faire pour apprendre.»
Employée dans une société multinationale établie en Algérie, Micheline, qui est originaire du Zimbabwe, trouve «les tapis supers. De plus, dit-elle, ils sont très convoités par les pays occidentaux». Et d’ajouter : «Je n’ai jamais visité l’Afrique du Nord mais grâce à mon emploi, j’ai pu découvrir avec mes collègues la culture méditerranéenne.
Ce festival fournit l’opportunité aux étrangers de connaître la culture algérienne et surtout de s’imprégner de son génie.»
Rencontrée avec un groupe de touristes, Nina, de nationalité ukrainienne, abonde dans le même sens. Si elle s’est félicité de cette initiative, elle regrette, néanmoins, le fait que ce «métier ne soit pas trop développé».
Nina tient actuellement un restaurant à Boumerdès, elle avait jadis enseigné le tissage du tricot. Pour elle, le tissage «ne doit pas disparaître, il faut le préserver», conseille-t-elle. Et d’insister : «La tradition enrichit le pays.
Un pays sans histoire ni patrimoine est un pays pauvre et démuni. Personnellement, j’adore les tapis, surtout les couleurs et les motifs utilisés dans la confection du tapis. Les gens cherchent actuellement tout ce qui est authentique.»
Par : Karima Hasnaoui