Le premier jour de la campagne électorale s’annonce sous tension dans la wilaya de Tizi Ouzou. Hier, des dizaines d’habitants de Chamlal ont fermé la RN12 à l’aide de pneus incendiés empêchant le passage des usagers. Une protestation qui se veut une occasion de dénoncer le fléau du chômage qui ronge les jeunes de la région et demander leur recrutement dans des postes de travail permanents.
Ainsi, le début de la campagne électorale a été l’occasion pour le front social de faire entendre sa voix et attirer l’attention des responsables locaux quant à l’amélioration de leur cadre de vie. Des habitants de Chamlal ont, en effet, procédé tout au long de la journée d’hier à la fermeture de la RN12, qui constitue l’axe routier le plus fréquenté de la région.
Cette contestation a engendré des bouchons interminables au grand désarroi des milliers d’usagers contraints de marcher à pied sur la RN12. « Je suis bloqué depuis 3 heures à la même place, plus précisément depuis 8 heures, il est presque 11 heures. Je devais rejoindre mon travail à 8 heures 30 minutes, mais là je dois mettre au courant mes supérieurs que je serai en retard », regrette M’Hamed, un quadragénaire rencontré devant la résidence universitaire de jeunes filles d’Oued Aïssi.
Même son de cloche chez les étudiants qui ont manqué leurs cours et leurs travaux dirigés (TD). « J’ai un TD à 9 heures et là je suis bloqué », dira Rayane, un étudiant en biologie. Pis encore, cette protestation a causé des perturbations pour les commerçants chargés de la livraison des produits laitiers qui risquent que leur marchandise soit impropre à la consommation. «Il y a trois camions frigorifiques qui transportent 12 000 sachets de lait et qui sont bloqués à l’heure où je vous parle. Ce qui se répercute négativement sur le chiffre d’affaires de nos entreprises », dira un chauffeur.
De leur côté, les protestataires ont affirmé que ce blocage de la route est le seul moyen pour faire entendre leur voix auprès des autorités locales. Ils demandent leur recrutement dans des postes de travail permanents pour une vie décente. « Il y a des pères de famille qui sont en chômage, alors qu’il y a des centaines de postes au niveau de l’Entreprise nationale de l’industrie et des équipements ménagers (Eniem). Nous avons été rassurés par les responsables locaux d’être embauchés mais rien n’a été fait », dira l’un des protestataires.
Avant d’ajouter : « J’ai 50 ans et je suis père de 3 enfants et je suis au chômage », rétorque-t-il. Les meneurs de cette action de la rue ont décidé à l’unanimité de bloquer la route jusqu’à la fin de la journée. «Au lieu de s’intéresser à ces échéances et d’injecter des centaines de millions dans cette campagne, il faut trouver une solution aux problèmes qui rongent la société, en l’occurrence le chômage, le logement et la crise financière. Nous voulons un poste de travail qui est un droit constitutionnel », ont-ils insisté.