Première réunion du nouveau gouvernement mardi

Première réunion du nouveau gouvernement mardi

Le remaniement ministériel a évité au Premier ministre de présenter son bilan.

Le gouvernement, nouvellement remanié, tiendra sa première réunion demain mardi, a appris L’Expression de sources proches de l’Exécutif. Au menu, l’examen du plan d’action du programme quinquennal de développement adopté lundi en Conseil des ministres. Les nouveaux nommés au gouvernement ne bénéficieront pas d’une période d’adaptation.



Ils passeront directement à l’action, en élaborant, chacun en ce qui le concerne, son programme sectoriel. Les mêmes sources n’écartent pas la tenue de deux autres réunions au courant de la semaine.

«Le gouvernement a moins d’un mois pour préparer son plan d’action pour l’année 2010-2011», précise notre interlocuteur. Cela, afin de permettre au Premier ministre de présenter son plan d’action aux parlementaires avant la fin de la session d’automne. Ouyahia a dû revoir son agenda avec le réaménagement du gouvernement. Ce dernier n’est plus obligé de présenter une déclaration de politique générale et d’ouvrir un débat autour des échecs du gouvernement.

Il se contentera, en vertu de l’article 80 de la Constitution, de soumettre son plan d’action à l’approbation de l’Assemblée populaire nationale. Celle-ci ouvre à cet effet un débat général. Une occasion qui sera saisi à coup sûr par les députés pour débattre du bilan de la dernière année. Ouyahia aura donc une double mission: défendre le bilan du gouvernement et convaincre le Parlement de sa nouvelle feuille de route. Logiquement, le Premier ministre sera très à l’aise dans sa mission, sachant qu’il s’adressera à un gouvernement qui lui est quasiment acquis.

En effet, les trois partis de l’Alliance se sont empressés d’applaudir le programme quinquennal rendu public la semaine dernière, réaffirmant leur soutien indéfectible au président de la République. Une résistance est toutefois attendue de la part du Parti des travailleurs, qui n’a pas manqué d’émettre des réserves par rapport aux orientations économiques du gouvernement.

Les grandes lignes du programme sont connues. Il s’articule autour de six axes fondamentaux portant sur le développement humain, le développement des infrastructures de base, l’amélioration du service public, le développement économique, la lutte contre le chômage, la recherche scientifique et les nouvelles technologies de la communication.

Le gouvernement devra redoubler d’effort pour contrôler les coûts des projets, d’autant plus que d’importantes ressources financières sont consacrées au nouveau programme. Le Président a donné des instructions dans ce sens à l’Exécutif. S’adressant au gouvernement, lors du dernier Conseil du gouvernement, il a ordonné que chaque secteur veille à une bonne maturation des projets afin d’écarter les réévaluations de coûts, soulignant que le Trésor public enregistre à travers ce programme, la mobilisation de toutes ses capacités.

«Chaque secteur rendra compte annuellement de l’exécution diligente de son propre programme et nous procéderons annuellement à l’appréciation de la situation financière du pays pour, le cas échéant, tenir compte de nos moyens financiers, car nous excluons par avance tout recours à l’endettement extérieur», a tenu à souligner le Président.

Cette importante dépense publique de développement doit être accompagnée avec la rigueur nécessaire pour bannir tout excès et surtout tout gaspillage dans le fonctionnement de l’Etat et des collectivités locales. Parallèlement, les mécanismes de contrôle devront jouer pleinement leur rôle.

Le ministre des Finances, M.Karim Djoudi, a promis, de son côté, plus de rigueur dans la gestion des dépenses publiques pour les cinq prochaines années. «Fini le gaspillage, fini les réévaluations inutiles des projets qui affaiblissent les caisses de l’Etat», a-t-il déclaré récemment au Sénat.

Ce rappel prend l’allure d’un avertissement, d’autant plus que plusieurs scandales ont éclaboussé le gouvernement. Cette mise en garde intervient alors que l’Algérie consacre des dépenses exceptionnelles au développement pour les cinq prochaines années, soit près de 300 milliards de dollars.

Achira MAMMERI