L’ambassadeur de France en Algérie, Bernard Émié, a plaidé carrément pour la création d’une “alliance algéro-française de la santé”.
Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, souhaite mettre en place avec les Français un mécanisme de concertation qui ciblera les domaines prioritaires pour un partenariat durable dans le secteur de la santé. C’est l’objectif assigné aux premières rencontres algéro-françaises de la santé organisées, hier, à Alger. “Ce qui est attendu de cette rencontre est un nouveau départ sur des bases claires autour de projets fédérateurs”, souligne le ministre à l’ouverture des travaux de cette manifestation. Des relations purement commerciales en matière de médicaments et autres équipements, il est grand temps de passer aux prises de contact directes entre les professionnels et les responsables de la santé des deux pays. Présent à cette réunion organisée par l’Agence nationale de gestion des réalisations et d’équipement des établissements de santé (Arees), l’ambassadeur de France en Algérie, Bernard Émié, a plaidé carrément pour la création d’une “alliance algéro-française de la santé”. Il qualifie cette première édition des rencontres algéro-françaises d’étape “inédite pour le renforcement du partenariat bilatéral”.
M. Boudiaf évoque, à cette occasion, quelques domaines pour lesquels l’Algérie a besoin de partenariat et d’un transfert de technologie. Ainsi, dans le cadre de la création de l’Agence nationale du médicament, l’Algérie affiche son intérêt pour l’expérience de l’Agence française de sécurité du médicament. Le premier responsable du département de la santé propose également d’approfondir les discussions autour de la formation paramédicale dans le plan anticancer, la gestion et l’organisation des services médicaux hospitaliers, le management hospitalier et la formation dans les spécialités pédiatriques. La récente naissance de l’Agence algérienne des greffes peut bénéficier de l’accompagnement de l’Agence française de la biomédecine. Cet échange entre ces deux structures permettra d’installer un cadre adéquat qui tiendra compte des normes et standards opposables en matière d’ingénierie hospitalière et imposera, en outre, des normes d’accréditation et d’homologation des équipements de santé. Plus de 70 entreprises françaises ont été introduites dans cette intense coopération depuis trois ans, indique M. Émié. Pour ces rencontres, la France est représentée par 23 entreprises qui activent dans le secteur de la santé et 11 agences spécialisées et autres structures sanitaires.
Pour sa part, le directeur général de l’Arees, Lazhar Bounafaâ, affirme avoir conscience de la lourde responsabilité quant à la mission qu’on lui a confiée, celle, dit-il, d’“aboutir à des résultats concrets qui vont dans le sens des enjeux que le secteur de la santé s’est fixés, à savoir la modernisation des infrastructures hospitalières et l’amélioration des prestations sanitaires”. Ces deux journées devront être, par ailleurs, sanctionnées par la signature de 10 protocoles d’accords. Mais les deux parties ont convenu de reporter cette cérémonie pour le mois de février, qui coïncidera avec la réunion de la commission mixte en présence du Premier ministre français, Manuel Valls.
B. K