La politique algérienne est entrain de découvrir ce qu’on appelle le Web 2.0, et pour la toute première fois, l’élection présidentielle se déroule sur Internet. Ce qui semble inquiéter quelques uns de nos hommes de pouvoir qui savent qu’il est quasi impossible de faire face à un autre type de pouvoir, celui des réseaux sociaux et autres outils d’Internet.
Il y a quelques semaines, alors qu’on était à quinze jours du lancement de la 3G en Algérie, on a pu constater ces inquiétudes dans l’entourage de Abdelmalek Sellal, alors Premier ministre. Selon les proches de ce dernier, Internet allait être le problème N°1 des candidats à la présidentielle.
Aujourd’hui, la puissance des réseaux sociaux, Sellal en a fait l’expérience. En effet, le directeur de campagne de Bouteflika a vu s’abattre sur lui, les foudres des internautes après une mauvaise blague faite sur les chaouis. En quelques heures seulement, des centaines de commentaires, parfois violents en été enregistrés sur les forums et les réseaux sociaux à propos de cette intervention hasardeuse de l’ancien premier ministre.
Et face à ce déchaînement, Abdelmalek Sellal n’a pu faire qu’une seule chose : s’excuser et exprimer ses regrets. Il semblerait que l’ancien premier ministre, a compris comme beaucoup d’autres avant lui, qui ont du faire face aux internautes, qu’il valait mieux très vite réagir pour apaiser la situation. Sellal sait aussi maintenant, que l’opinion publique est aujourd’hui dictée par ces outils de communication très puissants qui composent le web 2.0.
Des outils puissants qui peuvent véhiculer les messages que dans certains cas, le pouvoir veut interdire. Comme par exemple, c’est le cas avec le rappeur Lotfi Double Kanon, qui est interdit de salle de spectacle mais qui a une grande audience sur la toile. Ne serait ce que sur le réseau Youtube où les vidéos des morceaux du rappeur font fureur avec des milliers de vues.
Enfin, il faut tout de même reconnaître que Internet n’est pas la vraie vie et ceux qui osent s’exprimer sur le toile, souvent ne vont pas plus loin dans la mobilisation. Il n’y a qu’à voir les difficultés qu’a le mouvement Barakat à faire sortir ses soutiens du net, dans les rues.