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Les militants du parti sont appelés à «se mobiliser pour réussir la campagne électorale en faveur du président sortant…».
Le FLN a fait le plein, hier, lors de son meeting pour le soutien à une candidature du président de la République, organisé à la Coupole du complexe Mohamed Boudiaf du 5-Juillet. Pleine comme un oeuf, la salle s’est révélée trop petite pour contenir le flot de militants qui venaient des quatre coins du pays célébrer le retour de leur parti au-devant de la scène. Entre les youyous des femmes et les cris des hommes, les participants au meeting ont créé une ambiance des grands jours.
Dans une salle archicomble, le coordinateur de l’instance présidentielle du FLN, a annoncé devant des milliers de militants que «le FLN désigne Abdelaziz Bouteflika à la candidature pour l’élection présidentielle». «En votre nom et par devoir de gratitude je suis honoré d’annoncer que le FLN présente comme candidat à la prochaine élection présidentielle le moudjahid Abdelaziz Bouteflika», a-t-il déclaré. A titre de rappel, cette déclaration intervient une semaine après l’annonce du quatuor de l’Alliance présidentielle de présenter Abdelaziz Bouteflika à la présidentielle du 18 avril 2019… «Nous appelons le président de la République, le fils du FLN, le moudjahid, le dirigeant de la réforme, à poursuivre son oeuvre à la tête du pays», a-t-il également déclaré sur sa lancée. Mouad Bouchareb a appelé aussi ses militants à «se mobiliser pour réussir la campagne électorale en faveur du président du parti, à soutenir la candidature du chef de l’Etat et à défendre ses réalisations».
Dans son allocution, le secrétaire général du FLN est revenu sur le bilan des quatre mandats du président, soulignant que «Abdelaziz Bouteflika est le président du FLN et la relation entre le chef de l’Etat et le parti majoritaire est une marque déposée». Par ailleurs, il est à noter que ce grand meeting de la précampagne électorale a été entamé par la diffusion d’un documentaire montrant, sur un écran géant, les extraits des anciens discours du chef de l’Etat depuis son arrivée à la tête du pays, en 1999. Les présents ont pu, pour nombre d’entre eux, se remémorer des passages cultes de ses nombreuses prises de parole dans des dizaines de wilayas du pays. Son discours, fort en émotion, lors de la campagne référendaire pour la Charte pour la paix et la Réconciliation nationale, a suscité ici et là, dans la salle, de nombreux commentaires de militants. Le ton de la voix du président, sa gestuelle et la profondeur de ses discours ont été pour beaucoup dans le résultat du référendum pour la Réconciliation nationale, disaient des hommes et des femmes du pays profond, venus, hier, appuyer la demande au chef de l’Etat pour se porter candidat à sa propre succession.
Les absents ont tort
Cela côté public qui a été très nombreux. Dans le carré «VIP», il a été constaté la présence de pas mal d’anciennes personnalités du vieux parti, dont certains étaient en rupture de ban avec les directions successives du FLN. Aussi, a-t-on enregistré la réapparition de Djamel Ould Abbès, qui n’est pas, à proprement parler, en froid avec le parti, mais l’on aura tout de même remarqué que c’est bien sa première sortie politique depuis son départ de la tête du FLN. D’autres «têtes» du vieux parti ont également parqué leur présence à ce premier meeting de l’année électorale. Il s’agit, notamment de l’ancien président de l’APN, Laârbi Ould Khelifa, qui est apparu au côté de son successeur, mais néanmoins «mal-aimé» président de l’APN, Saïd Bouhadja.
Ce dernier, dont le bras de fer avec les députés de son groupe parlementaire avait défrayé la chronique, n’a à aucun moment affiché une quelconque défiance à l’endroit du chef de l’Etat. Sa présence au meeting confirme donc son soutien au président de la République. D’autres cadres, à l’image de Abdelaziz Ziari, qui lui aussi s’est distingué par quelques déclarations qui n’ont pas plu au sommet du parti, n’a pas manqué le grand rendez-vous politique du FLN. Il a été rejoint au meeting par l’éternel opposant aux trois derniers Bureaux politiques du parti, le nommé Abderrahmane Belayat. Présentée comme une «belle prise» de l’actuelle direction, Belayat consacre à lui seul, le sérieux de la démarche réconciliatrice au sein du FLN. On retiendra surtout, la présence de l’ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal, dont l’arrivée dans la salle a été fortement applaudie, montrant une grande proximité que l’ex-Premier ministre conserve avec la base. Il est très bien placé, faut-il le rappeler, pour occuper le poste de directeur de campagne du chef de l’Etat, lorsque ce dernier aura officialisé sa candidature.
De M’sila, Sidi Bel Abbès, Oran…
Le secrétaire général de la présidence de la République, Habba El-Okbi, le chef de protocole de Bouteflika, Mohamed Rougab ainsi que le secrétaire général de l’Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, le président du FCE, Ali Haddad ont assisté à cette rencontre. Le meeting a vu la présence d’autres anciens dirigeants du parti, ainsi que des ministres en fonction et d’anciens ministres. «Bouteflika est mon choix», «On est tous Bouteflika», sont, entre autres, slogans arborés à l’occasion de ce meeting qui se veut une démonstration de force de l’ex-parti unique. Mouad Bouchareb a justifié la désignation du président sortant comme candidat pour la présidentielle du 18 avril 2019, par «la reconnaissance de ses choix éclairés et des acquis importants que le pays a réalisés sous sa direction et le soutien à son programme de réformes et de développement pour une Algérie épanouie, unie, solide et réconciliée». Il a également salué les «réformes globales et profondes lancées par le président Bouteflika». Des milliers de militants sont venus des quatre coins du pays. En constatant que la Coupole était pleine, Bouchareb a indiqué que «les prochains meetings du FLN devront se tenir dans l’enceinte du stade du 5-Juillet».
C’est le cas de Souhila et Farida, deux élues et déléguées de secteur de la ville de Sidi Bel Abbès qui avouent n’avoir pas fermé l’oeil de la nuit pour faire le long trajet en voiture et pouvoir assister à ce meeting. «Pas moins de 600 autres simples militants sont acheminés par bus vers Alger depuis ladite ville», nous ont-elles indiqué toutes fières. Faycal, spécialiste en prose et de l’éloge, a rallié très tôt Alger en se déplaçant depuis M’sila. Il arborait, hier, son recueil en prose et d’éloges dédiés au président Bouteflika. «Où sont les responsables du FLN, je veux leur remettre mon registre?…», n’a-t-il cessé d’implorer les organisateurs. Deux autres jeunes filles et leur accompagnateur, arborant des gilets à l’effigie de leur association caritative ont affirmé être venues avec leur président d’APC (présent avec elles), depuis la lointaine localité de Hassi Bounif et Bir Eldjir, dans la wilaya d’Oran juste pour assister au meeting.