À la veille du second tour de l’élection présidentielle française, les électeurs français sont appelés à élire demain, leur prochain président pour les 5 ans à venir. Deux candidats sont sortis vainqueur du premier tour, qui a eu lieu le dimanche 10 avril 2022, Emmanuel Macron, président sortant qui arrive en tête avec 27.6% des voix, suivi par Marine Le Pen candidate d’extrême droite du parti Rassemblement National (RN) avec 23% des suffrages.
Que propose Macron en terme d’immigration ?
Si les deux candidats sont diamétralement opposés concernant le sujet de l’immigration, ces derniers se rejoignent sur un seul point, l’expulsion des ressortissants de pays étrangers qui « troublent l’ordre public ». En effet, Emmanuel Macron propose, quant à lui, une meilleure maîtrise de l’immigration en renforçant les frontières européennes et nationales. Encore faut-il que les États concernés acceptent de les récupérer et délivrent des laissez-passer. Certains pays, en conflit diplomatique avec la France, refusent de remettre ces documents.
Afin de forcer ces pays à reprendre leurs ressortissants, Emmanuel Macron compte réduire le volume des visas. Une technique aux effets limités, qui avait déjà été utilisée en fin d’année dernière avec le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, et qui avait provoqué une crise diplomatique avec ces pays du Maghreb.
Toujours dans le but d’augmenter les expulsions, le candidat du parti « La République en marche » veut que le refus d’asile soit systématiquement accompagné d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Cette mesure permettrait de « réduire la lourdeur des procédures pour garantir des mesures d’éloignement plus rapides », estime Emmanuel Macron.
Emmanuel Macron souhaite enfin revoir les conditions d’accès aux titres de séjour de plus de quatre ans, en les conditionnant « à un examen de français et à une vraie démarche d’insertion professionnelle ».
Le Pen et ses propositions sur l’immigration
Un des sujets qui a été au cœur des débats de la candidate RN, est l’immigration. Si Marine Le Pen est élue, la présidente du parti d’extrême-droite RN fera de l’immigration l’une des plus grandes causes de son quinquennat en supprimant toute une série de mesures – comme le regroupement familial, le droit du sol ou l’Aide médicale d’État. Le président candidat se montre moins expansif sur le sujet, mais souhaite néanmoins expulser un plus grand nombre de ressortissants étrangers et durcir les conditions d’accès aux titres de séjour.
Marine Le Pen propose d’inscrire la préférence nationale dans la Constitution, en mettant en place un référendum pour appliquer ses principales mesures. Cette dernière souhaite réserver les emplois, les logements sociaux et les aides sociales aux personnes ayant la nationalité française. « Les Français seront de nouveau maîtres chez eux… Notre pays passe avant tout, nos familles passent avant tout, notre peuple passe avant tout ! », a-t-elle dit sans cesse durant sa campagne.
Cette mesure discriminatoire est difficilement applicable. La priorité nationale, telle que voulue dans le projet de campagne de Marine Le Pen, serait contraire à la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne à laquelle la France est tenue en tant qu’État membre.
Marine Le Pen entend également mettre fin au regroupement familial, au droit du sol. Or le regroupement familial est encadré par le droit européen et est régi par la Constitution française. Pour le droit du sol, l’abroger reviendrait à créer des apatrides. Alors que la France est signataire de conventions internationales qui proscrivent la création d’apatrides sur son territoire.
Enfin, Marine Le Pen prévoit de supprimer les autorisations de séjour pour les étrangers n’ayant pas travaillé dans les 12 mois, de durcir l’obtention de la naturalisation et de traiter des demandes d’asile à l’étranger.