Selon les projections intégrées dans le projet de loi de finances 2020, l’inflation devra connaître des hausse sensibles durant les prochaines années. En effet, l’augmentation prévue est de l’ordre de 4, 08% en 2020, 5, 07% en 2021 et 5, 87 en 2022.
C’est du moins les taux avancés par le ministre des Finances, Mohamed Loukal, lors de la présentation de la PLF 2020 devant la commission des affaires économiques et financières du Conseil de la nation. Outre l’inflation, le dinar connaîtra aussi une déperdition.
En chiffres, il est prévu que le taux de change du dinar vis-à-vis du dollar américain sera « de 123 en 2020, 128 en 2021 et 133 dinars pour un dollar en 2022 ». En parallèle, les réserves de change connaîtront une contraction à 51,6% fin 2020 ce qui représente 12,4 mois d’importations sans facteurs de production. Malgré ces clignotants au rouge, le premier argentier du pays demeure optimiste en se focalisant sur d’autres données économiques, notamment les exportations hydrocarbures. Ainsi, il a précisé que le texte prévoit une augmentation des revenus des exportations des hydrocarbures en 2020 de 2% par rapport à 2019 pour atteindre 35,2 milliards de dollars (contre 34,5 milliards de dollars en 2019), et ce en raison d’une augmentation de 2,06 % des quantités des hydrocarbures devant être exportées. Quant aux importations, le projet de loi prévoit leur baisse de 13,3 % à 38,6 milliards de dollars en 2020. Les importations des marchandises devraient baisser de 12 % et celles des services de 16%. Le déficit de la balance des paiements devrait atteindre -8,5 milliards USD en 2020 contre -16,6 milliards USD en 2019, soit une baisse de 8,1 milliards USD.
Toujours aussi rassurant, le ministre a insisté sur l’impératif du rétablissement des grands équilibres budgétaires et des équilibres extérieurs du pays. Sur ce point, Loukal a affirmé que le texte de loi prévoyait des mesures structurelles tout en maintenant les fondamentaux de la politique sociale de l’état à travers le soutien aux franges sociales les plus vulnérables, l’amélioration du cadre de vie des citoyens et la création d’emplois.
Nonobstant ces défis, a-t-il poursuivi, l’état demeure attaché à sa politique sociale en vue de préserver le pouvoir d’achat du citoyen en maintenant un budget élevé des transferts sociaux estimé à 1 798,3 milliards de dinars algériens (DA) dans le projet de loi, soit 8,4% du Produit intérieur brut (PIB).
Sur sa lancée, le ministre a indiqué que l’année prochaine connaîtra une amélioration « considérable » en ce qui concerne les recettes de la fiscalité ordinaire qui s’élèveront à 300 milliards de DA grâce à l’élargissement de l’assiette fiscale, à l’amélioration du recouvrement et à la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales. Sur le même sillage, le premier argentier du pays a fait savoir que les ressources ordinaires augmenteront de 1% en raison du double effet des importations fiscales estimées à 9,2% outre le recul des importations exceptionnelles de 23,1%.
Ainsi, le PLF 2020 prévoit un déficit du budget de -1 533,4 milliards DA (-7% du PIB) et un déficit du Trésor de -2 435,6 milliards DA (-11,4% du PIB). Selon le ministre, ce déficit s’explique par la couverture, par le Trésor, du déficit de la Caisse nationale des retraites (CNR) qui s’élève à 700 milliards DA/an.
Le financement du déficit du Trésor pour l’année prochaine, a-t-il dit, nécessite une couverture financière de 2, 106 milliards DA par le recours à des ressources internes.
Lamia Boufassa