Cela fait plus de deux ans que la pandémie de la Covid-19 a frappé de plein fouet notre pays. L’Algérie a été plongée dans une situation sanitaire sans précédant qui a nécessité la mobilisation de l’ensemble du personnel de la Santé, à leur tête les médecins.
Dans un communiqué rendu public le 4 avril dernier, le Ministre de la Santé, Professeur Abderrahmane Benbouzid, a révélé que la prime exceptionnelle Covid-19, octroyée au personnel de la santé, sera versée suivant les délais fixés par le Ministère, à savoir ce jeudi 7 avril. Cependant, cette nouvelle ne semble pas réjouir les syndicalistes qui n’ont pas hésité à pointer du doigt le Ministère de la Santé.
En effet, et selon les informations rapportées par le quotidien francophone Reporters, le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), Docteur Mohamed Yousfi, a reproché au Ministère de la Santé « la persistance d’un retard de trois mois de primes impayées ».
« Ces jours-ci, c’est la 6e prime qui est en train d’être donnée, alors que l’on est censé percevoir en ce moment la 9e tranche de la prime Covid-19. Cela veut dire que l’on est très en retard concernant le versement de la 7e et 8e et maintenant 9e tranches », a révélé le président du SNPSSP.
Par ailleurs, Docteur Mohamed Yousfi est également revenu sur le communiqué du Ministère, estimant que c’est « malheureux, en tant partenaire social, d’être informé de cette annonce par communiqué public ». Selon lui, « c’est à ce niveau que se pose la problématique du dialogue avec le Ministère de la Santé ».
Vers la reconnaissance de la Covid-19 comme maladie professionnelle ?
De son côté, Docteur Lyes Merabet du syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) a révélé avoir « demandé la reconnaissance de la Covid-19 comme maladie professionnelle », soulignant le fait que « le Ministère de la Santé n’avait apporté aucune réponse à ce sujet ».
Docteur Lyes Merabet est aussi revenu sur le dialogue entre les syndicats et la tutelle et a affirmé que les syndicats des praticiens « n’ont pas participé aux assises nationales de la santé, tenues en janvier dernier ».
« Nous n’avons pas participé à ces assises. Le ministère de la Santé n’a pas le droit de réagir ainsi en figeant la relation avec son partenaire social. Il aurait été plus judicieux et correct de convier les partenaires sociaux à cette rencontre pour écouter leurs doléances et attentes. D’autant plus que cette rencontre a été présentée comme un point de départ d’un long chantier de réforme. Or, ce chantier ne peut être réussi sans le concours et l’accompagnement des syndicats représentatifs », s’est indigné Docteur Lyes Merabet.
Il convient de rappeler que les travaux des assises tenues en janvier dernier ont porté sur le renouvellement et la modernisation du système de santé en Algérie. Dimanche dernier, le Ministère a révélé qu’un « vaste programme d’action sectoriel » a été élaboré afin « d’améliorer la situation des professionnels de la santé ».