Le barreau de Paris a condamné « fermement » l’expulsion jeudi dernier par les autorités marocaines des juristes et avocats internationaux venus défendre les prisonniers politiques sahraouis, indique lundi un communiqué.
Se disant « profondément choqué » par cette expulsion, le barreau de Paris a condamné « fermement l’utilisation de telles pratiques par les autorités marocaines », apportant son « entier soutien » à maître Ingrid Metton, membre du barreau, ainsi qu’à l’ensemble des membres de la délégation pour « leur travail de défense des droits humains ».
« Ce déplacement avait pour cadre les conditions de détention particulièrement difficiles de détenus sahraouis condamnés, dans le cadre du procès Gdeim Izik de février 2013, à de très lourdes peines de prison. Certains de ces détenus sont en grève de la faim depuis le 1er mars 2016 », a-t-il rappelé, notant qu’ils ont été expulsés du Maroc dès le lendemain « en l’absence de tout avis officiel ».
La délégation internationale, constituée de juristes français, belges et espagnols, s’est rendu mercredi au Maroc pour rencontrer les avocats marocains et sahraouis qui assurent la défense de civils sahraouis, prisonniers politiques, condamnés à perpétuité par un tribunal militaire pour avoir manifesté, à Gdeim Izik, contre l’occupation du Sahara occidental par le Maroc.
La mission avait prévu également différentes rencontres avec les délégations diplomatiques de plusieurs pays ainsi qu’une conférence de presse à Rabat dans les locaux de l’Association marocaine des droits de l’homme, qui a subi des pressions en vue d’empêcher cette rencontre.
En réaction à cette expulsion, l’Association française des Amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD) a indiqué qu’avec cette nouvelle expulsion, « le Maroc s’efforce d’isoler les Sahraouis pour les empêcher de faire connaître leurs légitimes revendications à l’autodétermination, à la liberté d’expression et à des procès équitables ».
Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non-autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental et la dernière colonie en Afrique, occupée depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.