Xavier Driencourt, ancien ambassadeur français à Alger pendant sept ans, révèle dans son livre L’Énigme algérienne une réalité opaque et parfois hostile. Dans une récente interview accordée au Point, il dénonce les avantages disproportionnés accordés aux immigrés algériens en France, résultant de l’accord migratoire de 1968. Selon lui, il est temps de revoir cette relation et d’établir un rapport de force pour des bases plus équilibrées.
L’ex-ambassadeur de France à Alger Driencourt critique le maintien des avantages dont bénéficient les immigrés algériens en France, en soulignant que le contexte a évolué depuis les Trente Glorieuses. Il met en évidence des dispositions telles que l’obtention d’un certificat de résidence administrative pour tout visa de plus de trois mois, la possibilité d’obtenir un titre de séjour au bout d’un an et la facilitation du regroupement familial. Selon l’ancien ambassadeur, ces mesures ne favorisent pas l’intégration et dérogent au droit commun.
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Un « droit au visa » perçu comme une revanche par les Algériens, il explique que dans la mentalité du peuple et des dirigeants algériens, il existe une perception d’un « droit au visa » comme une revanche pour la période de colonisation. Malgré la défiance envers la France, il souligne que l’accès libre au territoire français est revendiqué. Cependant, il prévient qu’une remise en question de l’accord de 1968 serait une mesure explosive pouvant entraîner une crise majeure entre Paris et Alger.
Pour l’ancien ambassadeur Xavier Driencourt (@XMDriencourt), la France doit risquer la crise diplomatique si elle veut assainir sa relation avec l’Algérie.
Par @csapin et @GeWoessner ⤵️https://t.co/bdfJgo6PoY
— Le Point (@LePoint) May 24, 2023
Driencourt appelle le gouvernement français à établir un rapport de force avec l’Algérie concernant l’immigration
L’ancien ambassadeur, Xavier Driencourt critique le manque de courage de la classe politique française, qui selon lui, commet une erreur en pensant que des gestes de repentance et de camaraderie apaiseront les dirigeants algériens. Il souligne que les dirigeants algériens, formés en URSS, fonctionnent au rapport de force et se moquent de la naïveté française. Il estime que les politiciens français doivent faire preuve de fermeté pour redéfinir la relation avec l’Algérie.
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Face à cette situation, Xavier Driencourt appelle le gouvernement français à adopter une position ferme et à établir un rapport de force pour redéfinir la relation avec l’Algérie, en particulier sur la question migratoire. Il affirme qu’il n’y a pas de moyen pacifique d’atteindre cet objectif et qu’il faut faire preuve de lucidité. Une révision de l’accord de 1968 est nécessaire pour établir des bases plus équilibrées et favoriser une intégration harmonieuse des immigrés algériens en France.