Prix des fruits et légumes : Les raisons de la baisse

Prix des fruits et légumes : Les raisons de la baisse

Les prix des fruits et légumes connaissent une baisse importante depuis quelques semaines. Les organisations des défenses du consommateur expliquent cette situation par la disponibilité des produits sur le marché suite aux mesures prises par le ministère du Commerce. L’organisation pour la défense des consommateurs (Himayatouk), estime que les prix de ces produits ont connu une baisse allant de 30 à 40% par rapport à la même période de l’année dernière. L’organisation pour la protection des droits du consommateur (Apoce), pour sa part, craint que cette situation ait un impact négatif sur le consommateur à moyen et à long terme.
Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – Mustapha Zebdi a expliqué que l’offre et la demande ne sont pas les seuls facteurs qui fixent les prix sur le marché des fruits et légumes. 
Selon le président de l’Apoce, il y a plusieurs autres facteurs qui interviennent pour réguler ce marché notamment le facteur climatique, la spéculation ou les chambres frigorifiques. 
Pour expliquer la raison de la baisse importante que connaissent depuis quelques semaines les prix des fruits et légumes sur le marché, M. Zebdi a indiqué qu’il y a une forte disponibilité des produits sur le marché. «Il y a eu une récolte importante des produits cette année et on s’attendait à ce qu’il y ait une baisse des prix à cause de l’abondance des produits», dit-il. D’autant que, poursuit-il, l’été est une saison des fruits par excellence.
M. Zebdi estime que la levée du monopole sur l’importation de la banane a aussi favorisé la baisse des prix des autres fruits. Comment ? « Il faut savoir que la banane est un régulateur du marché des fruits, le prix de ce produit a atteint 80 dinars le kilo dans certaines régions, et à ce prix-là, le consommateur préfère acheter de la banane qu’un autre fruit qui coûte plus cher alors, systématiquement, les prix des autres fruits suivent la tendance à la baisse », a expliqué M. Zebdi. 

Selon lui, même les prix de la viande blanche ont connu une baisse importante. Le poulet, dit-il, a atteint 110 dinars le kilo. Cependant, l’intervenant dit appréhender l’impact de cette situation à l’avenir. Pourquoi ? «On se réjouit de la baisse des prix mais les prix ne doivent pas connaître une baisse plus importante que ce qu’ils sont actuellement, car cela portera un préjudice financier sur l’agriculteur qui risque d’abandonner sa récolte dans le cas où le prix de revient de la récolte lui coûte plus cher que le prix de vente des produits, ce qui va avoir un impact à moyen et à long terme sur le consommateur, car la situation va pousser l’agriculteur à ne plus produire», a expliqué l’interlocuteur. D’ailleurs, dit-il, certains éleveurs du poussin commencent à jeter les poussins car l’agriculteur qui est en train de vendre le poulet à perte n’est plus intéressé par ce produit et il risque de ne pas y avoir un nouveau élevage. 

De son côté, M. Aïssaoui Mohamed, président de l’Organisation de la défense du consommateur (Himayatouk), a expliqué que la moyenne de la baisse des prix des fruits et légumes est estimée entre 30 et 40% par rapport à la même période de 2018. Comment expliquer cette situation ? Selon M. Aïssaoui, le ministère du Commerce a prix plusieurs décisions ayant conduit à cette baisse. Il s’agit, entre autres, dit-il, de l’annulation des taxes sur certains produits à l’importation et d’autres qui ne sont plus soumis aux procédures de domiciliation bancaire. Les ministères du Commerce et de l’Agriculture, poursuit-il, ont donné également instruction pour le déstockage de tous les produits stockés dans les chambres frigorifiques. 

M. Aïssaoui estime qu’il n’y a plus de produits dans les chambres froides et c’est également la saison de plusieurs produits, le marché est donc inondé de différents produits. Il estime, par ailleurs, que la demande a considérablement baissé vu que le consommateur a épuisé son budget pendant le mois de Ramadhan. La décision de la levée du monopole sur certains produits et l’ouverture de plusieurs espaces de proximité depuis le mois de Ramadhan, ajoute-t-il, ont eu également un impact sur le marché des fruits et légumes.

S. A.