En Algérie, la « crise des œufs » continue de provoquer des remous. Pour faire face à la flambée des prix de cette denrée essentielle, qui se vend actuellement, rappelons-le, jusqu’à 25 dinars l’unité et 700 dinars le plateau, les initiatives se multiplient. Les consommateurs appellent au boycott pur et simple, tandis que le gouvernement et les professionnels tentent de trouver des solutions d’urgence.
Le gouvernement décide d’autoriser l’importation de poules pondeuses
Ainsi, lors d’une rencontre qui a réuni, ce mardi 17 janvier 2023, le directeur de la production agricole au sein du ministère de l’Agriculture et les représentants du Conseil interprofessionnel de la filière avicole (CNIFA), — les deux parties ont convenu de réactiver le cahier des charges relatif à l’importation des poules pondeuses. L’autorisation vise à couvrir 60 % des besoins nationaux.
Cette décision intervient après la constatation d’une baisse très importante du nombre de poules pondeuses en Algérie et de l’impact négatif de cette situation sur les prix des œufs et le pouvoir d’achat des citoyens. En effet, comme nous l’avons mentionné dans un précédent article, si l’Algérie comptait en 2019 40 millions de poules pondeuses, aujourd’hui, leur nombre est divisé par 5 et atteint à peine 8 millions, soit une chute de 80 %.
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Du reste, Abderrazak Abdellaoui, membre du CNIFA, a expliqué sur les colonnes d’Ennahar que la flambée des prix des œufs trouve ses raisons dans deux facteurs : (1) la loi de l’offre et de la demande ; (2) la crise que traverse le marché est mondiale à cause de la grippe aviaire qui a entraîné la mort de millions de poules pondeuses. « Même la France et les pays voisins vivent la même situation », a soutenu le professionnel de la filière avicole.
Prix des œufs : l’Apoce annonce les premiers résultats de la campagne de boycott
En réaction à l’augmentation sans précédent du prix des œufs sur le marché algérien, les consommateurs ont entrepris de lancer sur les réseaux sociaux une vaste campagne de boycott. Une initiative que l’Association de protection et d’orientation du consommateur (APOCE) a soutenue et encouragée.
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Aujourd’hui l’association et son président, Mustapha Zebdi, ont annoncé sur leurs pages Facebook respectives que la campagne de boycott commence à porter ses premiers fruits puisque le prix du plateau d’œufs sur le marché de gros a reculé de 70 DA.
Par ailleurs, d’autres produits ont vu leur prix s’envoler ces derniers jours. Ainisi le kilogramme de cacahuètes est passé de 400 DA à 530 DA ; la tablette de chocolat au lait au végécao se vend 350 DA, la boîte de 500 grammes de margarine coûte pas moins de 220 DA et le smen 450 DA. Si les prix des œufs ne descendent pas, les gâteaux risquent de revenir chers lors du prochain Ramadan !