Depuis que les importations sont gelées, le marché algérien souffre d’un manque accru de certains produits. Cosmétiques, denrées alimentaires et meme, voitures, tous les secteurs sont touchés. La décision ministérielle a été prise pour encourager la consommation de produits fabriqués localement.
Seulement voilà, les prix affichés restent relativement chers pour le consommateur. Cas de figure qui s’applique aux pommes produites en Algérie, mais dont le prix reste inaccessible à l’Algérien moyen. Une situation qui ne peut plus durer selon l’APOCE (Association de Protection et d’Orientation des Consommateurs et de leur Environnement).
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Les pommes algériennes à des prix exorbitants, l’APOCE appelle à réagir
En faisant un tour dans les marchés algériens depuis l’annonce de l’arrêt des importations, on ne trouve plus que des produits locaux. Une constatation qui devrait être positive pour le consommateur, mais qui ne l’est pas en réalité. En effet, depuis que les marchandises importées sont interdites en Algérie, certains marchés, dont celui de la pomme, se sont dégradés.
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Ce qui gène le consommateur et surtout, les associations, ce sont les prix et la qualité des pommes algériennes. En effet, les tarifs volent à plus de 600 da/kg dans certains régions, en faisant un produit peu accessible aux bourses moyennes.
Des prix qui soulèvent beaucoup de question auprès de l’APOCE, qui se demande pourquoi les pommes locales sont plus chères que celles importées ? Ajoutez à ça une qualité pas forcément meilleure que les fruits d’importation, voire, pire dans certains cas. Pour mettre en lumière ce déséquilibre, l’APOCE a pris en exemple récemment des mini pommes locales de qualité discutable trouvées et dont le prix affiché est de 150 DA /kilo. Par le biais de ce poste, elle appelle les autorités à réouvrir les importations pour créer une concurrence qui régulera les prix.
Spéculations, indisponibilités, le président de l’APOCE intervient sur le prix des pommes locales
Selon Mustapha Zebdi, président de l’APOCE, le problème ne réside pas dans le manque de productivité. Des wilayas comme Khenchla ou Batna peuvent subvenir aux besoins du pays grâce à leurs récoltes abondantes chaque année. Nous faisons face à un problème de spéculation majeur selon ce dernier. La pomme locale est stockée dans des chambres froides et vendue à des prix qui arrangent les acteurs du secteur. Deux raisons principales sont derrière ce phénomène, d’après Zebdi.
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Premièrement, il y a le fait que la pomme se conserve particulièrement bien en chambre froide. Sa durée de conservation à basse température peut atteindre une année, ce qui favorise la spéculation. Il y a ensuite le prix peu avantageux de l’exportation à l’étranger. Même si les récoltes sont plus que suffisantes, les producteurs locaux ne trouvent pas avantage à vendre leurs pommes à l’étranger à cause du prix fixé.
En effet, le kilo de pomme se vend à 1 euro à l’internationale, ce qui équivaut approximativement à 160 da/kg. Une grosse perte pour ces derniers, qui préfèrent stocker et revendre entre 400 et 600 da. Pour finir, l’APOCE appelle à l’inspection des chambres froides pour éviter le stockage illégale. La mise en place d’une obligation de vente sur les récoltes durant les saisons de cueillette a également été évoquée.