Prix des véhicules «made in bladi»: Yousfi resserre les vis

Prix des véhicules «made in bladi»: Yousfi resserre les vis

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Le ministre de l’Industrie et des Mines revient à la charge en sortant l’épineux problème des prix. Un coup de pression pour faire «accélérer» les concessionnaires…

L’État veut stabiliser les prix du marché automobile. Le ministre de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, a «resserré les vis». Lors de sa visite lundi dernier dans la wilaya de Batna, le premier responsable de l’industrie a fait part de son désarroi de voir les véhicules «made in bladi» coûter plus cher que ceux importés. «Ce n’est pas normal», a-t-il indiqué avant de faire une belle petite piqûre de rappel. «Dans le cahier des charges établi pour ce secteur, cette clause des prix est bien claire et bien déterminée. Entre autres le prix, du véhicule monté localement ne doit pas dépasser le prix du même véhicule issu de l’importation», a-t-il soutenu non sans souligner que son ministère veillait à la transparence complète à propos de la question des prix des véhicules.

Dans ce sens, celui qui s’est dit satisfait de l’usine Kia Algérie (Gloviz) qu’il a inaugurée lors de cette visite, a fait savoir que les véhicules sortis de l’usine de Batna connaîtront une baisse allant de 20 à 30% d’ici la fin de l’année. Une telle déclaration commerciale émanant d’un ministre montre qu’il a reçu des garanties des responsables de KIA Algérie de voir à la baisse les prix de leurs produits. Néanmoins, pour qu’un ministre fasse une telle déclaration, cela sonne comme un avertissement pour les autres concessionnaires. Yousfi les met devant le fait accompli… Surtout qu’il faut rappeler qu’en début d’année déjà, le même commis de l’État avait mis à l’index les constructeurs quant aux tarifications abusives des voitures «Made in Bladi». Il les avait avertis sur les tarifs abusifs, avant d’exiger des opérateurs d’envoyer illico presto les tarifs sortie d’usine. Youcef Yousfi est allé plus loin en rendant publics ces tarifs. Une vive polémique s’en était suivie du fait des grosses marges existant entre le prix de revient et le prix de vente. Une campagne de boycott de ces voitures avait même été lancée suite à ces «fuites» en règle. Mais elle a vite fait pschitt! Néanmoins, cela n’a en aucun cas «affaibli» la détermination du ministre, qui ne cesse de répéter qu’il veut une «vraie» industrie automobile à des prix abordables.

Par vraie industrie, Yousfi entends de voitures avec des taux d’intégration qui vont de 40% à 60% au terme de la cinquième année d’activité. «Malgré l’absence d’un marché de sous-traitance fiable, les objectifs affichés en termes d’intégration sont parfaitement réalisables par rapport à notre réalité industrielle», dit-il à chacune de ses sorties pour rappeler aux industriels leurs «obligations». «J’ai demandé aux responsables de différentes usines de montage de véhicules de se lancer, dans les plus brefs délais, dans la fabrication des composants de véhicules», a-t-il rappelé de façon laconique. Il avait d’ailleurs convoqué au mois de mars dernier, une rencontre entre les producteurs et les sous-traitants. Cela afin de mettre en relation les constructeurs et les fabricants de composants pour véhicules. Depuis, Yousfi s’était «calmé» allant même jusqu’à prendre la défense des concessionnaires, en demandant de leur laisser un peu de temps. Mais voilà qu’en cette rentrée sociale, il revient à la charge en sortant l’épineux problème des prix. C’est incontestable, Youcef Yousfi veut une voiture du peuple…