Les prix des viandes rouges en Algérie risquent de connaitre un réel bouleversement, notamment en termes de l’offre. Chose qui va inéluctablement avoir son impact sur les prix, selon les différents intervenants dans la filaire.
C’est la décision du gel des importations, prise récemment par le ministère du Commerce, qui interpelle l’ensemble des opérateurs dont les éleveurs, les engraisseurs, les producteurs et les importateurs, malgré qu’ils sont divisés concernant cette décision.
Selon le quotidien Liberté, les importateurs estiment que la décision du gel des importations a été prise « de manière unilatérale par la tutelle », sans consultations des intéressés, dont eux.
Suite à cette mesure, ces derniers craignent des perturbations sérieuses en termes d’offre sur le marché, ce qui va avoir sans doute son impact sur les prix.
Pour le président de la Fédération nationale des importateurs de viandes rouges, Sofiane Bahbou, rapporté par le même journal, « une tension avec une flambée logique des prix n’est pas à écarter », en particulier avec « l’approche du mois de Ramadhan qui enregistre habituellement une hausse de la consommation ».
Dans ce sens, il souligne que « la production nationale ne peut être suffisante pour satisfaire cette demande ». Et c’est pour cela, préconise l’intervenant, qu’il faut « recourir à l’étranger pour importer le complément qui répondra à tous les besoins exprimés ».
Hormis la conséquence de la hausse des prix soulevée par les importateurs, les différents intervenants dans la filière estiment de nombreux postes d’emploi disparaîtront. La mesure du gel des importations menace également près une quarantaine de sociétés, selon eux.
Le soulagement des éleveurs et des producteurs
D’un autre côté, les autres opérateurs de la chaine de production des viandes rouges, notamment les éleveurs et les producteurs, se disent satisfaits de la décision du gel des importations.
D’ailleurs, c’est ce qu’ils ont toujours revendiqué auprès des autorités, dénonçant la « concurrence déloyale » exercée par les importateurs. Cependant, ces intervenants estiment que la mesure entrée, en vigueur durant le dernier trimestre de l’année écoulée, « n’a pas eu d’incidence sur le marché national ».
Ceci dit, l’Association des producteurs et la Fédération des éleveurs sont unanimes : « le marché est suffisamment approvisionné par une production locale conséquente et les prix ont même enregistré une baisse relative ». Plus loin encore, ils écartent même le risque de rupture des stocks pour le mois de Ramadhan
Se réjouissant de la décision du gel des importations, le président de la Fédération nationale des éleveurs (FNE), Djilali Azzaoui, plaide pour un soutien effectif en faveur des professionnels de la filière.
Chose qui se concrétisera, selon lui, avec des « incitations fiscales en faveur des éleveurs et des engraisseurs, ainsi que de la subvention des prix des aliments de bétail », rapporte encore la même source.