Ces derniers jours les prix des cinq principales devises étrangères en circulation en Algérie sont repartis à la hausse sur le marché parallèle. C’est le cas de l’euro, de dollar américain, de la livre sterling, du yuan chinois et de la livre turque. En revanche, dans les cotations de la Banque d’Algérie, les prix de ces monnaies restent stables.
Ainsi, pour ce mercredi 9 novembre, le dollar américain s’échange au square Port-Saïd contre 216 dinars à l’achat et 217,9 dinars à la vente (lundi il avait atteint le seuil de 220 DA) ; la monnaie européenne, contre 213 dinars à l’achat et 215,5 dinars à la vente ; la livre sterling, contre 242,5 dinars à l’achat et 244,5 dinars à vente ; le dollar canadien, contre 154 dinars à l’achat et 157 dinars à la vente ; la livre turque, contre 16 dinars à l’achat et 15 dinars à la vente ; le yuan chinois, contre 29 dinars à l’achat et 27 dinars à la vente.
Sur le marché interbancaire officiel, par contre, le taux de change du dollar américain à l’achat s’élève à 140,12 dinars, celui de l’euro à 139,95 dinars, la livre sterling à 160,56 dinars, la livre turque à 7,50 dinars et le yuan chinois à 19,17 dinars.
Pourquoi les prix des devises au marché parallèle sont-ils repartis à la hausse ?
Les cambistes du Square Port-Saïd expliquent cette tendance à la hausse des prix des devises sur le marché parallèle par plusieurs raisons. Ils invoquent notamment le retour à la normale du trafic aérien après la levée des restrictions sanitaires liées à la crise du covid-19 qui a conduit à la reprise des voyages à l’étranger ainsi que la reprise de la Omra et du Hajj. Ils mentionnent également l’annonce du gouvernement d’autoriser, à partir de 2023, l’importation de voitures de moins de 3 ans aux frais personnels du citoyen. L’entrée en vigueur de cette décision après l’adoption du projet de la Loi de finances 2023 et sa publication sur le Journal officiel devrait faire grimper en flèche la demande en devises.
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De son côté, l’économiste Hamza Boughadi explique à nos confrères d’Echourouk que la hausse récente, sur le marché noir, du taux de change de l’euro, du dollar et des autres monnaies par l’augmentation de la demande en devises. Une augmentation qu’a provoquée la conjugaison de cinq facteurs : (1) la suppression des restrictions sanitaires liées à la pandémie du coronavirus ; (2) le retour à la normale du transport aérien et la reprise des voyages à l’étranger ; (3) la réouverture de la saison du Hajj et de la Omra ; (4) l’annonce du retour de l’importation des véhicules de moins de trois ans (opération que le citoyen devra financer par ses propres moyens) ; (5) le fait que certains individus, à l’heure actuelle, importent des voitures en payant tous les frais et toutes les taxes avec de la devise.
Valeur du dinar sur le marché officiel et le marché noir : pourquoi une telle différence ?
Par ailleurs, l’économiste affirme que l’amélioration des indicateurs économiques de l’Algérie depuis le début de l’année qu’a induit la hausse des recettes pétrolières a poussé le gouvernement à prendre un certain nombre de mesures visant à améliorer les conditions de vie du citoyen algérien. Il s’agit notamment de la réévaluation de la valeur du dinar afin de réduire l’inflation et d’empêcher que la flambée des prix des biens de consommation ne réduise à néant les augmentations de salaire qu’envisage le gouvernement.
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Enfin, Hamza Boughadi justifie la stabilité de la valeur du dinar sur le marché officiel en contrepartie de sa baisse sur le marché parallèle par le fait que ces deux marchés n’ont aucun rapport l’un avec l’autre. Ainsi, si la cotation du dinar sur le marché interbancaire dépend de la politique monétaire du gouvernement, le prix de la monnaie nationale sur le marché noir est régi par la loi de l’offre et de la demande.